mercredi 29 janvier 2014

Vends scooter Piaggio, comme neuf !


Je vends mon scooter 3 roues de marque Piaggio.
Très peu roulé, environ 1,5 km, 3 ou 4 fois par semaine pour aller faire mon petit numéro au cirque du coin.
- J'ai ici plusieurs casquettes, je suis le patron de la ménagerie, mais aussi le clown équilibriste qui fait rire ou pleurer, c'est selon !
Et le soir, quand je peux, je vais faire la lecture avec la nouvelle petite artiste du cirque qui comble mes lacunes littéraires, et que j'ai logée dans la caravane d'un de mes parrains.
Très bon état général, le scooter, à part quelques coups sur la carrosserie, portés par les petits poings serrés d'une mégère excitée. Démarre au quart de tour et sait se faire discret et même furtif.
Ce véhicule me rappelle de trop mauvais souvenirs, c'est pourquoi je désire m'en séparer à un prix défiant toute concurrence. Suite à la demande impérieuse d'un copain plus ou moins bourguignon et un peu guindé (pas mon genre), je dois acheter un véhicule identique de marque Peugeot. C'est mieux dit-il !
Dans une précédente vie j'ai été possesseur d'une 406, je vous dis pas les emmerdes. Tous mes potes y z'avaient tous des belles bagnoles italiennes ou allemandes(d'ailleurs elles ont toutes été volées, bizarre), moi je laissais traîner mes clés partout, dans l'espoir ! Même qu'une fois y ont cambriolé mon modeste appartement, ils ont tout piqué, sauf : devinez ? Et pourtant le porte clé était bien en évidence, si, si, je vous assure ! Remarque quand mon appart a été en réparation, j'ai pu coucher dans la 406, merci Peugeot ! C'est pas qu'elle soit super confortable, mais c'est toujours mieux qu'une porte cochère.
Putain, pourvu qui tombe pas en panne au milieu du boulevard le scoot ! J'serais pas dans la merde ! Je sais même pas où est le moteur. Je devrais peut-être en acheter deux d'un coup. Un sous mon cul et l'autre qui me suivrait. Faut qu'j'en parle à mon comptable, histoire de savoir si çà peut passer dans le budget, moi j'y connais rien, je lui fais confiance. Si y me dit "vas y mon gros", je fonce.

Appelez moi au 751919, c'est mon numéro perso, si c'est une voix féminine qui vous répond (c'est pas moi), je vous en prie raccrochez immédiatement, elle m'aura piqué mon téléphone.
Ah au fait ! Pas de chèque même certifié, liquide uniquement.

mercredi 22 janvier 2014

La ministre a encore des idées géniales


Najat Vallaud-Belkacem n'est jamais a court d'idées surtout lorsqu'il s'agit de restreindre nos libertés. Comme certains de ses comparses, la voilà de nouveau prise dans un élan euphorico-restrictif. La gente dame, en apparence inoffensive et plutôt sympathiquement lisse, s'avère une redoutable égalitariste. On l'a déjà vu précédemment vouloir imposer le partage équitable du travail, et occasionnellement du salaire, avec l'ennemi : j'ai nommé la gente masculine.

Dans son projet de loi, déjà approuvé par le sénat, sur l'égalité femmes-hommes, l'article 17 veut clairement imposer une police du net en obligeant les hébergeurs ou les FAI à la délation. Ce sont eux qui seront les responsables de la police sur la toile. Si des contenus négationnistes, racistes (çà ne vous rappelle rien ?) ou pédophiles leur apparaissent ou leur sont rapportés, le rôle des hébergeurs ou des FAI sera de le signaler ipso facto à la plateforme de l'office central de lutte contre la criminalité sur les technologies de l'information et de la communication, sous peine de sanction. 
Cà s'appelle la censure.
En clair : n'importe quel quidam jugeant, tel ou tel propos apparu dans un forum ou un article quelconque, négationniste, raciste, homophobe, pédophile ou seulement insultant, voire anti-féministe pourra directement en référer au responsable de l'hébergement afin que celui-ci ferme le site sur le champ avant que la police du web ne le sanctionne. 
Attention Agoravox !!! Je te vois déjà dans le collimateur du gendarme du net.
Les parlementaires demandent le retrait de l'article 17, Najat Vallaud-Belkacem est "totalement opposée au retrait de cet article" le bras de fer entre les députés et le gouvernement est engagé, mais comme à son habitude ce dernier a bien l'intention de le faire passer en force. Attendons l'épilogue !

L'article 2 du projet vaut la peine de s'attarder un minimum. Il s'agit là d'une idée lumineuse de notre ministre bricoleuse visant à inciter les pères à prendre un congé parental en lieu et place de la mère. Ce congé serait prolongé de six mois à la condition que cette extension soit prise par le second parent. Faut-il avoir un vagin esprit si tordu pour pondre de telles lois. Et bien évidemment, rien sur le financement de ce dispositif, notre chère ministre n'en a que faire, ce n'est pas son problème.

Si l'article 5 du même projet de loi concernant l'avortement occupe gentiment le pays par l'intermédiaire de ses médias, c'est pour mieux éclipser l'article 17 discrètement caché en fond de liste.

Par contre aucun projet de loi pour sanctionner les excès du monarque et de sa furie
Et toujours la même question, qui paye ?

mardi 21 janvier 2014

Les lois ne sont pas faites pour eux


Non contents d'être des privilégiés opportunistes, souvent tricheurs et menteurs, voilà qu'arrive l'ère des députés façon "caillera".
Le député PS Razzi Hammadi pris en flagrant délit de propos injurieux et de violences.
De la part d'un élu de la république, soutenu par le Président de l'Assemblée Nationale qui traite de "salopards ceux qui diffusent la vidéo", je trouve les paroles de Razzi Hammadi, tout comme les paroles de Claude Bartolone pour le moins choquantes. Dans la dérive totalitaire du pouvoir actuel, va t'on poursuivre ceux (les salopards) qui propagent cette vidéo ?
Le député se justifie par la peur pour lui et sa famille. Pourquoi pas, mais rien ne justifie de tels propos.

Ces mêmes personnages qui s'offusquaient d'un "casse toi, pauvre con" s'arrangent volontiers d'un député frappant un individu en lui disant, je cite "l'affaire est terminée enculé de ta race". Le même député ajoute ensuite "toutes les cités de Montreuil je vais les faire descendre fils de pute".
Voilà bien des propos qui méritent d'être défendus par les moralisateurs traquant sans relâche les salopards d'antisémites et de racistes.
C'est un exemple et un preuve supplémentaire qui va conforter les Français dans leur défiance vis à vis des politiques toujours prompts à donner des leçons de morale dans la presse ou à la télévision. Tels des coqs sur leur tas de fumier, ils cocoricotent leurs discours creux dans une langue qu'ils ont oublié de nous apprendre.
Tous ces crabes sont solidaires lorsqu'il s'agit de défendre l'un des leurs et pour cause ils ont tous des pinces redoutables.
Ils édictent les règles à suivre mais se gardent bien de les respecter.

C'est vrai je ne les aime pas, mais ce n'est pas du tout, mais pas du tout l'idée que je me fais de la politique.

samedi 18 janvier 2014

Le film a beaucoup intéressé les adultes


Je m'appelle Baptist, j'ai dix ans, je suis en CM2, avec ma copine Maële on est les deux meilleurs élèves de la classe. Des fois c'est elle et des fois c'est moi !
Lundi matin, notre maîtresse, Madame Peillon est venue en classe avec un air tout bizarre. On s'est regardés, Vincent et moi, et puis il a haussé les épaules et tout le monde s'est assis en silence.
 On était tous interrogatifs (sauf ceux qui n'avaient rien captés), on la regardait fixement et j'ai cru voir ses yeux se brouiller, comme si elle allait pleurer. Elle est pas du genre maussade Madame Peillon, même si elle peut parfois se montrer sévère et même revêche.


Preuve qu'elle était pas dans son assiette, elle dit :
- Asseyez-vous et taisez-vous !
Devant nos airs ébahis, elle ajoute un peu désemparée et hésitante :
- Sortez vos cahiers, aujourd'hui je dois vous parler de sexualité et de tolérance et demain on ira voir un film.
Elle nous a pas dit grand chose qu'on ne savait pas déjà sur les deux sexes. Pourtant, y a un truc qu'on a pas trop pigé, elle a dit que les filles et les garçons c'est pareil, y faut pas faire de différence. Pourtant, quand on joue au foot dans la cour, à part Zoé, y a que des garçons, les filles elles s'amusent entre elles.

Chacun de nous a bien écouté le cours, des fois qu'elle nous révélerait des choses qu'on sait pas. Comme à son habitude, Suzon a perturbé la classe avec des réflexions sur les garçons en les traitant de puceaux et d'autres mots. Il faut dire que Suzon elle a redoublé, elle a onze ans bien sonnés, vu qu'elle est du mois de Janvier, elle fait toujours sa maline et elle aguiche les garçons, surtout les plus grands.

Le matin suivant, le car nous attendait devant l'école, tout le monde était un peu excité. Pour nous accompagner, il y avait la maman à Sami, celle de Marion et aussi celle de Doris et bien sûr Madame Peillon.
Pendant le court voyage les langues allaient bon train, chacun de nous avait sa petite idée du film qui serait proposé. Les délires allaient de "Harry Potter" à "L"âge de glace" en passant par "La guerre des boutons". Comme j'étais assis derrière la maîtresse et parce que je suis délégué de la classe, tout le monde me tannait afin que j'interroge Madame Peillon. Ce que j'ai donc fait sans avoir de réponse, et toujours cet air triste et même inquiet.

Nous voilà donc arrivés à la salle publique, là d'autres classes d'autres écoles vont assister à ce fameux film qui nous intrigue tant.

Le film qu'on va visionner s'appelle "Tomboy", moi j'en ai jamais entendu parler, mais peut-être les copains sont mieux informés.
Le film ne m'ayant pas trop intéressé (sauf quelques passages), j'ai observé un peu mes camarades.
Benjamin et Mélissa ont sommeillé pendant un bonne partie du film. Il faut dire que çà manquait un peu d'action.
La maîtresse, qui s'était mise un peu à l'écart avec une autre enseignante, elles ont chuchoté pendant toute la séance.
Suzon, elle s'était mise a côté d'un garçon d'une autre classe, elle avait une tenue vraiment osée et négligée. A un moment, elle a tenté de glisser sa main où vous savez enfin je crois. En tout les cas ils se sont embrassés, je les ai vus. Mais les adultes ils ont rien vus, ils étaient trop occupés à regarder le film ou à papoter.

A la fin du film il y a eu un peu de chahut, puis chacun est rentré dans son bus. On a fait l'appel et on est retournés en cours. La maîtresse a fait un résumé du film, sans doute pour que tout le monde comprenne bien la même chose.
Laure a dix ans, elle vient de changer d'école et se sent exclue par les autres. Elle va ensuite rencontrer Lisa qui la prend pour un garçon à cause de sa coiffure et de la façon de s'habiller. Laure se dit pourquoi pas et lui dit qu'elle s'appelle Mickaël. C'est ainsi qu'elle est acceptée par les garçons et les filles de son quartier. Mais pendant leurs jeux, elle doit se cacher pour aller aux toilettes et elle met de la pâte à modeler dans son slip de bain pour faire croire qu'elle est un garçon. Mais Lisa tombe amoureuse de "son copain Mickaël" et ils finissent par s'embrasser.
C'est ici que Madame Peillon demande :
- Qu'en pensez-vous, c'est bien ou c'est mal ?
Silence dans la salle ! Quand on entend la voix de Suzon.
- C'est des gouines et puis c'est tout.
La maîtresse, très fâchée :
- On a pas le droit de dire des paroles comme celles là, çà s'appelle de l'homophobie et c'est puni par la loi, quand vous serez adultes, vous pourriez aller en prison pour de telles paroles. Alors ne riez pas, c'est très sérieux ! Alors c'est bien ou mal ?
Mélanie d'un air un peu timide :
- Dans le film, comme çà se termine bien à la fin, on peut penser que c'est bien mais dans la vrai vie, c'est pas bien, on a pas le droit de faire des choses comme çà.
Hugo très sérieux :
- A dix ans, déjà un garçon et une fille, c'est pas bien. Alors deux filles ! Et même çà pourrait être deux garçons ! Vous imaginez !
Zoé demande la parole :
- Moi j'aime pas les jeux de filles, j'aime pas m'habiller en fille, comme dans le film je préfère m'amuser avec les garçons, mais c'est pas pour çà que je voudrais être un garçon.
Maële :
- On naît fille ou garçon, on ne le devient pas. Chez les animaux c'est pareil, il y a des mâles et des femelles, comme il y a des jeunes et des vieux. Je ne comprends pas pourquoi on voudrait inverser l'ordre des choses, c'est pas vous ni nous qui avons inventé l'homme et la femme et tout le reste.

L'intervention très juste de Maële dérida toute la classe, on a eu l'impression que tout le monde venait de comprendre et les paroles fusaient de toutes parts. Madame Peillon était dépassée, je ne l'avais jamais vue comme çà. Debout, les bras tendus vers le ciel, elle tentait de se faire entendre, son visage était tout rouge, ses yeux étaient devenus vitreux. Son autorité en prenait un coup, la classe était déchaînée. Je pensais à mon père : peut-être il faudrait une bonne autorité masculine, quand il se levait, mon père et qu'il nous regardait dans les yeux, on avait plus envie de fanfaronner.
Le vacarme était à son maximum quand la porte s'ouvrit brutalement, Le Directeur, Monsieur Peillon entra dans la salle comme un courant d'air. En quelques secondes, les bruits disparurent, plus un mot. Le regard noir du Directeur en direction de sa femme annonçait sans doute une soirée orageuse entre les époux, comme des fois à la maison quand mon père engueulait ma mère.
Monsieur Peillon n'avait prononcé qu'une seule phrase - vous serez tous punis -, il était déjà parti.

Notre première leçon de sexualité et de tolérance s'achevait ainsi. Vivement la prochaine qu'on s'amuse un peu.

Note du responsable légal de l'auteur : Les patronymes utilisés dans le texte appartiennent réellement aux protagonistes, toutes ressemblances synonymiques avec d'autres personnes ne sont que le fait d'un réel hasard.

lundi 13 janvier 2014

La tarte aux brimbelles


S'il est un souvenir de mon enfance qui reste ancré dans ma mémoire, c'est bien les goûters autour de l'immense table qui mangeait la presque totalité de la surface de la cuisine. Je revois précisément cette journée, j'entends encore les cris et les gloussements de joie qui sortaient de nos lèvres quand la tante à François déposait la tarte de brimbelles sur la toile cirée blanche à fleurs rouges.
(Pour les incultes, les brimbelles sont ces petits fruits sphériques de couleur bleu-violacé qui poussent en nombre sur ces petits arbustes appelés brimbelliers, mais certains ignares s'évertuent à nommer ces fruits des myrtilles, des airelles ou des bleuets.) Bof ! Bof ! Bof !
Pour revenir à notre tarte, encore parfait cylindre devant nos yeux affamés. Dans la main qui trace des courbes et des droites au dessus de la table, le grand couteau cranté, il plonge au milieu du cercle et découpe les huit parts équitables. Les huit mains tendues reçoivent chacune une portion, immédiatement portée à la bouche. Les lèvres se colorent, les sourires font voir les dents noircies, même le bout de mes doigts est taché, tout le contenu du plateau est déjà englouti. Hubert attrape le plat à pleines mains, il le porte à ses lèvres et aspire goulûment le jus noirâtre. Quand il repose l'objet sur la table, toute la petite communauté éclate de rire. De part et d'autre de sa bouche, deux sillons noirs encore liquides ont ajouté à la moustache sous le nez, comme deux belles bacchantes façon Zorro.  Ce devait être çà le vrai bonheur sans doute !
Après les éloges sincères à la cuisinière, tout ce petit monde devait se débarbouiller consciencieusement, car la brimbelle est un puissant colorant.

Je n'ai jamais eu de passion particulière pour la cueillette des brimbelles. Certains y trouvaient là leur bonheur, moi je vivais cette cueillette comme une corvée. Je me souviens des dimanches en famille, chacun devait remplir un pot de contenance différente en fonction de sa taille ou plutôt de son âge. Pourquoi les déposer dans un récipient alors qu'il suffisait de s'asseoir dans l'herbe pour déguster les fruits récoltés ? C'était mon opinion et le même conflit revenait à chaque fois !
Mais à cette occasion, mes copains et moi-même, avions récolté les fruits qui garnissaient l'excellente pâtisserie que nous avions mangée.
La veille de la dégustation, chacun muni d'un pot de camp en fer blanc avec un couvercle relié au corps du bidon par un chaîne, nous voilà partis en direction des Feignes. Dans nos sacs à dos, les boissons et le repas du jour. Les herbes hautes, mouillées par la rosée du matin, viennent caresser et mouiller jusqu'à nos genoux. Nous marchons vite, tantôt courant, tantôt stoppant pour raconter, qui une blague, qui une anecdote. Les pots s'entrechoquent dans un bruit de cloches. Quelques mètres en contrebas, un chevreuil effarouché, s'éloigne en sautant prestement, il s'arrête subitement, se retourne inquiet, il nous dévisage, nous jauge, les oreilles dressées. Notre petite troupe est immobile et regarde dans la même direction, pas un bruit, pas un murmure, dix ou quinze mètres nous séparent, le spectacle est fascinant. Je me demande si de son côté, l'animal a la même fascination; j'en doute ! Et puis le cervidé s'éloigne royalement, comme s'il nous dédaignait et disparaît dans le bois.
Nous reprenons notre marche, le soleil commence à réchauffer la végétation quand on arrive au but de notre balade. On se partage le territoire pour la cueillette. Ramener des baies bien mûres et sans feuilles, c'était l'exigence de nos parents, c'est pourquoi nous avons décidé de ne cueillir qu'avec les mains. Nous avions donc choisi de proscrire les rifles qui n'auraient pas su trier les meilleurs fruits. (pour les incultes, la rifle est un gros peigne muni d'une poignée et servant arracher les fruits par poignées)
Notre cueillette brouillonne, bavarde et pas très assidue, nous surprend, zut il est déjà midi ! C'est la pause, on étale le pique-nique. La conversation glisse sur les légendes vosgiennes qui peuplent les montagnes. On éclate de rire à chacune des histoires évoquées.
A l'issue du repas, Michel extirpe de son sac à dos une petite fiole qu'il porte à ses lèvres, il avale une rasade, grimace et la tend à son voisin, c'est ainsi que la bouteille passe de bouche en bouche, quand à mon tour, j'avale ma gorgée, je comprends qu'il s'agit de la gnôle de gentiane. J'ai souvent eu l'occasion de la humer en déposant le nez au dessus du goulot. Et même une fois, à la fin d'un repas familial, j'avais eu l'autorisation de faire un petit canard (sucre trempé dans l'alcool pour les non initiés). Michel a subtilisé la bouteille à son père, Michel a treize ans et nous on en a douze. Pas très habitués à ce vigoureux breuvage, nos corps se rebellent et on assiste à une sorte de danse sauvage à la fois individuelle et collective. Collective car tout le monde semble avoir chopé "la Danse de Saint Guy", individuelle car aucun n'esquisse la même chorégraphie.
Le soleil commence à chauffer, les guêpes et les taons, sentant le sucre, la chair tendre, et peut-être la gentiane, s'invitent à la fête.
Les têtes sont lourdes, la gnôle nous soulève quelques rots tonitruants et odorants. La suite est de plus en plus désordonnée, les récipients tardent à se remplir, déjà certains estomacs tortillent, les jambes se font lourdes, quelques pots sont mêmes renversés, perdus. Mais la troupe est en liesse, pas d'accablement ni de remord.
Il faut pourtant trouver quelque excuse. On se met tous d'accord sur un scénario susceptible de justifier notre faible résultat et notre démarche incertaine.
Les anciens racontent qu'on peut trouver des brimbelles sottes ou brimbelles qui saoulent et on compte là dessus pour tenter d'éviter la correction, en ignorant qu'il ne s'agit que d'une légende. Nos lèvres et nos dents colorées seront la preuve qu'on a mangé des fruits. Les brimbelles avalées étaient-elles sottes ou pas ? Allez donc savoir ?
Forts de notre histoire, mais faibles de nos récipients à demi pleins nous nous en retournons en chantant à tue tête. L'étonnement est total quand personne ne nous questionne, on nous félicite même pour notre assiduité. Décision est prise de confier la totalité de la récolte à François afin que sa tante prépare les tartes et les beignets, qui seront ensuite répartis équitablement.

Si chacun de nous a fait son chemin, je suis sûr que tous se souviennent encore aujourd'hui de cette escapade pourtant si lointaine.

mercredi 8 janvier 2014

Et si on allait faire une virée sur Mars

Préparez votre pyjama et votre brosse à dent on décolle en 2022.


Les amateurs de télé-réalité vont pouvoir s'en donner à coeur joie. Hélas, pour les non convertis, dont je fais partie, on va leur préparer un bouillon des plus indigeste. Un voyage sur la planète Mars, rien que çà ! On croyait pourtant avoir tout vu en la matière, depuis les ados lobotomisés du Loft, au sulfureux voyeurisme de l'Ile de la tentation en passant par la cul-ture façon Nabila pour aller faire une virée exotique et meurtrière vers Koh-Lanta ou les truquages de Pékin Express. Et j'en oublie !

La télé poubelle semble vouloir aller beaucoup plus loin. Une nouvelle émission, lancée en Hollande, nommée Utopia, prévoit dès demain d'enfermer 15 personnes avec deux vaches et 25 poules qui pourront leur servir de nourriture, et ceci durant un an. Si, si...un an ! Remarquez ! on a bien eu La Ferme, mais il s'agissait de célébrités avec pour seul critère de sélection : un cerveau atrophié.

Mais tout ceci n'est que broutille à côté des 24 colonisateurs qui vont s'envoler vers Mars à partir de 2022.
Aujourd'hui 200 000 candidats ont postulé pour cette promenade inter-galactique. Un millier a été présélectionné. Après écrémage il ne devra en rester que 24 pour un aller simple, sans espoir de retour.
Durée du voyage : 7 mois, filmé façon télé-réalité. Au terme du voyage, la caméra va t-elle continuer son inquisition jusqu'à l'extinction physique totale de nos astronautes de pacotille ? Mystère !
Pour peupler la planète rouge, ils seraient bien inspirés d'amener quelques vaches et quelques poules, ainsi qu'un ou deux chiens, ces derniers leur seraient sans doute utiles depuis que l'on sait que, dernière découverte scientifique de la plus haute importance, les chiens défèquent selon un axe Nord Sud. "Ben merde alors !"
Mais revenons à nos spationautes et à leur épopée sans retour imaginée par des esprits supérieurement intelligents, capables de prévoir et baliser tous les aléas du futur et palpitant voyage. Ils se sont sans doute inspirés de la nombreuse filmographie traitant du sujet.

Cette expédition culturelle dans l'espace, c'est La soupe aux choux inversée et revisitée façon télé-réalité, quel bonheur en perspective pour les fans de ce type d'émission.

"Mars One" promet de financer ce projet de 6 milliards de dollars grâce à la télé-réalité : belle fumisterie !

vendredi 3 janvier 2014

Encore un outil subversif


Le hasard a voulu que je pose mes yeux sur un article paru dans le journal Libération du 26 décembre 2013. 


Pour moi, les fêtes de fin d'année s'étaient bien passées, la famille, le rire, les retrouvailles, c'était parfait. Et puis cet article du "COLLECTIF ANTI-MOOC, SOLIDAIRES ETUDIANTS, LA CGT FERC-SUP ET L'UNEF DE L'ENS", me laisse les bras ballants.

Pourquoi ce thème m'intéresse ?
Ma curiosité m'a amené à tester ce concept et je le trouve d'autant plus génial, qu'il ne m'est pas du tout indispensable, ayant terminé ma courte période d'études depuis longtemps. Mais, comme tout un chacun, ma soif d'instruction n'est pas, pour autant, éteinte.

D'abord les MOOC, il s'agit d'instruction, et j'insiste sur ce mot, où des cours sont dispensés en ligne, et en libre accès pour la plupart : la possibilité d'apprendre pour le plus grand nombre.
Or un collectif, rebelle à cette manière de s'instruire, nous explique que les MOOC c'est pas bien et même qu'il est dangereux de vouloir apprendre hors du circuit tracé.
Les auteurs, sans vérification, se réjouissent d'un taux de 90 % d'échecs de la méthode, or s'il s'agit de gens sortis du système scolaire ou universitaire, c'est là 10 % de plus de réussite, ce qui ma foi, n'est pas si mal.
Les auteurs redoutent une uniformisation des cours, alors que les possibilités qu'offre internet ne peuvent aboutir qu'à une explosion et une diversification des cours proposés. Il reste, dans ce domaine, une multitude de pistes à explorer.
Même si la qualité ne sera pas toujours optimum, le choix fera le reste et les mauvais disparaîtront rapidement.
Contrairement aux dires des auteurs, les cours vidéo et interactifs seront moins stéréotypés que ceux dispensés par simple lecture devant un auditoire de scribes. Un auditoire de scribes, c'est proprement idiot comme définition : je comprends, je note quelques repères (l'auditeur attentif), je ne comprends pas et j'écris jusqu'à l'apparition de la crampe (le scribe distrait).
Une vidéo peut être passée et repassée jusqu'à complète assimilation.
Et pour ceux qui veulent débuter en mathématiques par exemple.

Même si les MOOC ne pourront pas répondre à toutes les carences de l'éducation, il est quand même essentiel d'encourager et de tenter d'améliorer ces initiatives touchant à la connaissance et à l'instruction du plus grand nombre. Et qu'on ne nous dise pas que cette méthode est élitiste, tant on peut voir que les jeunes disposent tous des dernières technologies téléphoniques et informatiques, y compris dans les banlieues dites défavorisées.
Ces méthodes peuvent aussi être une réponse partielle à la pénurie d'écoles dans les pays en déficit de structures enseignantes.

La réaction pathétique et d'un autre âge, de ce collectif, me fait penser au fabricant de bougies protestant contre les ampoules électriques au lieu de les vendre. Ce qui dérange ces gens, ce n'est pas la qualité de l'enseignement, mais l'initiative privée non encadrée par une loi. Peu importent les mauvais résultats de notre enseignement pourvu qu'on ne touche pas aux modèles, par eux mis en place.
Sans doute auraient-ils créés un collectif anti-internet, s'ils l'avaient vu venir ! L'information pour tous : impensable ! Aujourd'hui, l'instruction pour le plus grand nombre : stop !

N'ayez aucune crainte, la révolution se fera, même si c'est sans vous. On est gentils, on vous gardera quelques places dans le dernier wagon.

jeudi 2 janvier 2014

Perspectives 2014



Je voulais vous livrer ici, quelques unes des nouvelles lois susceptibles de voir le jour prochainement.


  • Loi interdisant la fabrication, la commercialisation, la publicité, la vente et la consommation de la quenelle. La violation de cette loi entraînera systématiquement l'application d'une contravention de 5eme classe, d'un montant forfaitaire indiscutable de 1500 euros. Une dérogation a été accordée à la ville de Nantua (01130) pour la fabrication et la consommation intra-muros de la seule quenelle de brochet sauce Nantua.

  • Loi interdisant un certain nombre de gestes, qui seront détaillés en temps utile, visuellement dans tous les médias autorisés. Dont voici quelques exemples : se gratter le fondement, héler un taxi la main levée, faire le geste de l'auto-stoppeur, claquer le pouce dans la paume de la main, glisser le pouce entre l'index et le majeur, etc... Tout individu capable de fournir une photographie prouvant le délit pourra faire l'objet d'une prime ou d'une réduction d'impôt. La dénonciation sera vivement encouragée par les renseignements généraux.

  • Loi interdisant la promotion, la vente et le transport de fruits exotiques, et plus particulièrement la banane, l'ananas, la noix de coco, la mangue, la papaye et la goyave. Extension pourra être faite à toutes les nourritures consommées par les primates, qu'ils soient singes ou lémuriens. La provocation consistant à éplucher et même déguster publiquement une des nourritures précédemment citée, mettra le contrevenant devant l'obligation d'une peine pouvant aller jusqu'à la flagellation publique.
  • Loi interdisant tout rassemblement public supérieur à 4 (quatre) unités. Seront punis d'une amende forfaitaire non discutable de 150 euros à honorer dans l'heure qui suit (60 minutes), tous les contrevenants à l'article précité.
  • Une proposition de loi émanant de nos principaux ministres veut interdire toute attitude ambiguë, toute tenue vestimentaire inappropriée susceptible de déplaire au pouvoir installé. Le bonnet de couleur rouge (même appartenant à la confrérie des moniteurs de ski) est particulièrement visé par cette proposition. Les élus locaux devront se porter garants de l'application de cette décision et devront tenir un registre, mis à jour quotidiennement, de toutes les infractions par eux relevées. Aucune dérive ne sera tolérée à travers le territoire national, même Marianne devra se décoiffer sous peine de poursuites. Le tee shirt bleu marine sera proscrit. Par contre, toute tenue égalitaire, quelque soit la couleur sera fortement encouragée, surtout chez les enfants, et afin de les encourager à un avenir asexué. Tout contrevenant à cette future loi se verra contraint à un stage de citoyenneté qui lui sera facturé la modique somme de 2000 euros.
  • Une proposition de loi visant à obliger la presse à ne publier que les sondages autorisés par le ministre de l'intérieur, à encadrer au plus près, les médias subventionnés sous peine de privation d'arrosage est en cours de rédaction au ministère. Les auteurs de cette future loi vont y ajouter un nettoyage en profondeur des blogs en folle liberté sur web. Tous les médias autorisés devront suivre les recommandations émanant des autorités. Les journalistes se verront confier la délicate mission de promouvoir la LGBT, le mariage pour tous, la PMA et GPA sous le contrôle de Pierre Bergé et de notre éminent monarque.
Cette dernière proposition n'est pas encore sortie du cerveau de nos éminentes élites, c'est pourquoi je leur suggère de mettre une amende de 200 euros à chaque fois que le mot "quenelle" sera écrit ou prononcé, ceci bien sûr dans le seul but de renflouer nos finances si mal en point.


mercredi 1 janvier 2014

L'eau, enjeu de demain

Les réserves de pétrole vont s'épuiser, l'utiliser comme carburant est devenu une hérésie. Cherchons des technologies nouvelles compatibles avec les moyens et les ressources dont nous disposons.



Alors que toute la France s'excite sur une piètre et innocente quenelle, qui, bien préparée est au demeurant un plat excellent (je parle bien sûr de la quenelle de Nantua), des chercheurs font des découvertes alléchantes et pleines de promesses pour le futur de l'espèce humaine.
Trop occupée à commenter une actualité fort vendeuse, sans grand intérêt, mais très "people", la presse nationale subventionnée a très peu relevé l' information qui suit, beaucoup plus importante pour l'avenir, qu'une malheureuse quenelle.

Alain Gachet, 57 ans, est né à Madagascar. A 18 ans il entre en France pour faire des études d'ingénieur à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Nancy. Son diplôme d'ingénieur en poche, il fait carrière chez Elf Aquitaine dans la recherche de pétrole et de gaz.

En 1996, il fonde sa société, Radar Technologies France (RTF), qui deviendra (RTI), société de recherche de gisements à partir d'images satellite.
Fort de sa connaissance de l'Afrique, il se lance dans la recherche de nappes d'eau souterraines. C'est ainsi qu'en 2002, il met au point le système Watex (water exploration), capable de repérer les nappes phréatiques.
Watex permet de produire des cartes des eaux souterraines de manière à aider les foreurs et les décideurs dans le développement de la recherche des ressources en eau du sous sol. Le système peut détecter les nappes souterraines à des profondeurs de 40 mètres ou plus et il permet la modélisation des cartes aquifères.

La technique a été éprouvée au Tchad et au Soudan, 350 puits ont vu le jour avec un taux de réussite  supérieur à 95 %, contre 50 % avec les procédés classiques existants. Le procédé a été développé en Afghanistan et au sultanat d'Oman.

Dans le nord du Kenya, une gigantesque réserve d'eau, alimentée par les pluies annuelles, a été découverte de cette manière, elle pourra assurer la survie des populations locales. Un projet similaire est en cours en Ethiopie et devrait voir le jour rapidement.

Cette nouvelle technologie permettra d'associer la recherche d'eau renouvelable avec l'exploitation des zones cultivables. Cette technique est utilisable partout dans le monde.
 Si, dans l'avenir, cette manne est gérée correctement, (à condition de ne pas confier le "bébé" à nos écolos ou à notre ministère du "dressement improductif") elle pourrait parvenir à éradiquer la famine et la malnutrition. On peut, dans le même ordre d'idées, imaginer l'avènement de progrès techniques importants dans ces régions déshéritées, liés à cette nouvelle ressource naturelle et renouvelable.

Merci Monsieur Gachet pour cette découverte altruiste et sans doute néanmoins très rentable.