jeudi 30 octobre 2014

Simplification du bulletin de paie

 Aie ! Gare aux retenues cachées.


Tous les patrons sont des salauds ! Le patron de la CGT vient de nous le confirmer, en utilisant les fonds du syndicat pour la rénovation de son appartement.
C'est sans doute pour une raison similaire, qui consiste à cacher les cotisations à ces imbéciles de salariés, qu'on va "raccourcir ou condenser" la feuille de paye. Je vous rassure tout de suite, les cotisations ne seront en aucun cas raccourcie, au contraire, puisque qu'à partir du premier janvier 2015, on va avoir la joie de cotiser pour les syndicats. Si, si, les mêmes qui dépensent 130 000 euros pour retaper l'appartement à Thierry Lepaon. Le vôtre (appart) n'a pas besoin d'une petite remise à neuf ? Le mien si !
origine gidmoz

Revenons à notre feuille de salaire plus courte. Cachons les cotisations patronales (payées sur le salaire) et ne laissons apparaître que les cotisations salariales (payées aussi sur le salaire), quelle économie et quelle simplification, on peut même y ajouter quelques petits chiffres bien planqués pour, par exemple, financer les syndicats qui en ont bien besoin comme tout le monde peut le constater. Demain, les salariés, grâce à leurs salaires mirobolants, financeront sans doute aussi les pauvres partis politiques. Donc attendez vous, avec cette nouvelle mode des cotisations cachées, à de nouvelles ponctions. Remarquez, c'est pas grave, vous ne les verrez pas apparaître sur votre feuille de paye, elles seront donc indolores. Pas con !

Une feuille de salaire devrait se résumer à trois lignes :
- ligne un le salaire brut
- ligne deux les cotisations
- ligne trois le salaire net
Et ceci serait aussi, voire plus parlant que ces usines à gaz remplies de chiffres inutiles. Un tableau d'affichage suffirait à donner l'explication de la ligne deux. Il est vrai que le nombre contenu dans cette ligne deux serait tellement réaliste, qu'il est préférable de le diviser en mille et un petits chiffres trompeurs.

D'après les calculs, "toujours très justes", issus de Matignon cette simplification des feuilles de paye fera économiser plusieurs milliards d'euros par an aux entreprises ??? Ceci en passant de 30 lignes à 15 lignes. Sans doute sur le papier et le toner !!!
Et on paye des guignols pour nous raconter de telles salades ! Ceux-ci sont plus dangereux que certains clowns.
Pour les entreprises, pas de simplification, la grosse tuyauterie financière restera en place avec le même travail de dispatching dans chacune des tubulures.

Dd

lundi 13 octobre 2014

La transitude énergétique

Vue par une Ségolène Royal en pleine possession de ses facultés, la fameuse Transition énergétique va nous voir fleurir de belles petites taxes bien dodues. Même s'il ne s'agit pas seulement d'un lobby écologiste, puisque la loi a été votée par un majorité de députés, cette loi laisse rêveur. Voyons plutôt !
Cinq jours et sans doute autant de nuits de discussions ( mais pourquoi la nuit, ils n'ont donc pas de syndicat pour les défendre des cons de députés ? réponse : mais enfin, à cause des primes, présence ou pas présence. Elles sont pas belles les séances de notre assemblée ? On peut même dormir un peu, le patron ne dira rien. N'est ce pas Cécile !)
Vingt huit députés étaient présents lors du vote !

Pour voter quoi :
- Interdiction des sacs plastiques à usage unique à partir de 2016 (rien sur les pneus usagés et les plastiques des semis de culture qui polluent les campagnes françaises. A quand une consigne sur les pneus ?)
- Interdiction de la vaisselle jetable à partir de 2020 ( chacun a pu remarquer qu'assiettes et couverts jonchaient les rues de nos villes et les vertes prairies de nos campagnes)
- Création de chèques énergie pour les ménages modestes
- Développement des véhicules électriques (seront-ils obligatoires pour se rendre à l'Assemblée Nationale et au Sénat ?)
- Lutte contre "l'obsolescence programmée" : joli programme, qui va définir le jour de la panne de votre voiture, de votre lave linge ou de votre ordinateur ? Belle foutaise !
- Travaux de rénovation énergétique obligatoire en cas de ravalement ou d'ajout de nouvelle pièce dans l'habitation. Encore une contrainte supplémentaire inutile et non productive.
Bien sûr il faut ajouter la réduction du nucléaire et aussi la fameuse lutte contre les gaz à effet de serre. Ça va être coton ma chère Ségolène. S'il s'agit de suivre l'exemple de l'Allemagne, qui pollue plus depuis qu'elle réduit son parc nucléaire, alors non pas ça. Mais bon pas de panique, on parle de diviser par quatre le méchant dioxyde de carbone d'ici 2050, Ségolène aura 97 ans, je vous laisse deviner l'effet bénéfique que ça va lui faire à la bougresse.
Comment réduire la production énergétique sans réduire l'activité en France ? Serions nous en trop plein d'activité aujourd'hui ?
Beaucoup de nouvelles contraintes et interdictions comme dans toutes nouvelles lois voulant nous encadrer. Mais peut-être ne sommes nous pas assez encadrés, d'ailleurs pour nous inciter à pédaler, les employeurs auront la possibilité de nous verser une indemnité kilométrique si on a la bonne idée de se rendre au travail à vélo. A pied non (pas de prime de semelles), en footing, en parapente, à trottinette, à cheval ou à dos d'âne ça ne marche pas, tenez vous le pour dit, seulement à vélo ou à vélo électrique, les députés ont décidé. (attention peut-être n'y aura-t-il qu'une seule marque de vélo habilitée à nous transporter. Mais j'anticipe ! Quoique !)

Voilà encore une panoplie de grandes lois très utiles pour notre pays, mais comment a t'on pu s'en passer jusqu'ici ?

Dd

samedi 11 octobre 2014

Histoire probablement vraie.


La petite collation de cette fin de semaine s'attarde un petit peu. Les histoires que Serge raconte si bien, ponctuées par les rires des amis et des voisins, appellent cette dernière bouteille qu'on boit à la santé du petit dernier d'untel, puis cette autre dernière bouteille qu'on engloutit pour arroser le nouveau diplôme de l'aînée.
Il est 23h30, quand Ulysse, le "petit" Dobermann familial, vient camper son imposante stature au milieu des festivités, avec dans sa gueule, quelque chose d'indéfini que les effluves éthyliques empêchent d'identifier. Fier comme Artaban, son petit bout de queue ridicule tentant de brasser l'air du soir, le brave Ulysse attend sa flatterie en déposant son butin aux pieds des invités.
« Mais c'est Pitchoune ! » s'écrie Paulette la maîtresse de ces lieux de fiesta et aussi maîtresse de l'improbable Ulysse. Affolée et furieuse devant cette abomination, Paulette punit sur le champ l'infâme Dobermann, qui dépité, s'en retourne à sa niche, frappé d'anathème par l'assemblée vengeresse.
A l'issue d'un minutieux examen collectif autour de la boule de poils gisant à terre, tout ce petit monde de fêtards s'accorde à admettre qu'il s'agit bien de Pitchoune, la petite chienne bâtarde de leur vieux voisin. Tous arborent cette mine déconfite qui sied parfaitement à cette soirée définitivement gâchée. Que faire ?

Robert vit seul, en parfaite communion, avec sa petite Pitchoune depuis la mort de son épouse. Il est très attaché à son animal de compagnie, nul ne peut lui conter la triste mésaventure sans s'attendre à de douloureuses représailles.
La décision collective, issue de cerveaux embrumés, s'avère pour le moins surprenante. L'idée émane du cadet des convives qui déclare : « On va la laver, puis on la remet gentiment dans la niche ». Stupeur autour de la réflexion tordue du locuteur ! « Mais enfin, tu n'y penses pas, c'est idiot » lance une voix anonyme. Malgré le regain d'activité de quelques neurones encore vaillants, pas le moindre petit halo d'intelligence ne vient dessiller les yeux de cette sinistre communauté.
Personne n'ayant pondu une proposition plus sérieuse, le collectif s'affaire à baigner, nettoyer et parfumer le défunt animal avant de le glisser prudemment à l'intérieur de sa niche, sans éveiller le moindre soupçon de la part de ce malheureux Robert. Quelques rires mal venus viennent même polluer ce sombre spectacle, avant que tout ce petit monde s'éparpille vers des rêves ténébreux.

Le lendemain matin, Serge, le mari de Paulette, alors qu'il ouvre son portail, se retrouve nez à nez avec Robert. Ce dernier, le teint cireux, les yeux écarquillés, le front strié de rides inquiètes, les lèvres tremblantes, marmonne des paroles incompréhensibles en faisant des gestes saccadés comme on en voit le samedi soir dans les boîtes à la mode. Sans vergogne, Serge l'interpelle :
              -  Que vous arrive-t-il Robert ? On dirait que vous avez vu un fantôme !
              -  Écoutez, je comprends plus rien, ma chienne est morte voilà deux jours, je l'avais enterrée, et ce matin, alors que je voulais démonter sa niche, je la trouve toute propre et parfumée sur sa litière !
Mais dites-moi, vous avez veillé tard hier soir, vous n'avez rien vu ?
              -  Euh ! non !


Dd



jeudi 9 octobre 2014

Quelle ingratitude !


Fidèle à notre vieille amitié de plus de quarante ans, je tentais d'instruire de mon point de vue les carences de Sophie, comme je le fais presque tous les jours depuis notre première rencontre.
J'avais lancé cette conversation un peu comme un jeu. Puis c'est moi qui me suis pris au jeu. Tout d'abord, je lui disais qu'elle était chanceuse de se prélasser ainsi au soleil sans rien faire. Je lui reprochais gentiment de devoir lui fournir tout ce dont elle avait besoin pour survivre.
Tiens ! Parlons-en de sa nourriture : mademoiselle attend toujours qu'on lui serve son repas et sa boisson, alors que sa principale occupation s'appelle "farniente".
En compensation de son oisiveté maladive, je dirais que son estomac a peu d'exigences ; c'est vrai que quelques salades et quelques fruits lui suffisent. C'est sans doute un peu ma faute si elle se comporte ainsi, à l'avenir, je devrai remédier à cet état de fait.
 C'est précisément ce que je lui expliquais patiemment en lui tendant une magnifique figue, que j'avais pris soin d'ouvrir en deux morceaux pour qu'elle puisse la saisir facilement dans son bec. C'est alors que l'ingrate Sophie, ma vieille amie testudo, me tourna le dos avec dédain, en dandinant sa lourde carapace jusqu'à l'intérieur de sa tanière.

Dd