lundi 30 juin 2014

Plein les yeux

En ce début d'été, quand la rude nature montagnarde a décidé de montrer sa générosité, pour peu qu'on s'en donne la peine, on peut admirer ces éclosions de fleurs multicolores, on peut voir l'éveil d'animaux telle la marmotte, on peut contempler l'aisance du bouquetin ou la grâce du chevreuil.

Pour ce faire nous voilà, invités par un petit groupe de randonneurs, partageant un chalet sis dans la commune de Combloux en Haute Savoie, face au Mont Blanc. Un merci à ce petit groupe de nous avoir adoptés !
La météo est clémente, vu de notre fenêtre, le paysage est magnifique. En position dominante, notre regard sur la belle vallée de Sallanches à Chamonix, nous invite à monter plus haut vers quelques sommets.
C'est ainsi que notre première journée nous mène au parking des Grangettes à une altitude de 1110 mètres. Direction le col du Jaillet, altitude 1723 mètres, en passant par le Châble. La première partie de la montée qu'on qualifiera de sportive est "asphyxiante" pour des organismes mal entraînés, mais le chemin est en parfait état et le balisage très précis. Nous traversons ainsi paturages et forêts aux différents étages de la montagne. A l'approche du col du Jaillet, de somptueux champs de rhododendrons en fleurs illuminent le paysage. A cette altitude, la flore est spectaculaire. Le troll d'Europe est omniprésent ainsi que la renoncule alpestre, la gentiane nous montre ses trompettes bleues. Quel régal !
Pose pique-nique suivie d'une petite liqueur d'Hysope (pour la route), merci Edith.
Les gens de passage nous saluent, contrairement aux promeneurs urbains les randonneurs sont affables et polis, toujours un petit mot, un renseignement ou un simple sourire.
Direction Petit Croisse Baulet altitude 2009 mètres, montée soutenue par un sentier longeant une grande combe. Nous retrouvons ici quatre jeunes randonneurs régionaux fort sympathiques. Notre groupe se scinde en deux, mon épouse et moi-même restons à cette altitude, admirant le paysage, épiant les marmottes et bavardant avec nos voisins (ceux-ci nous offrent même une petite collation de bulles chaudes mais conviviales). Nos amis et amies continuent leur ascension jusqu'au Grand Croisse Baulet altitude 2236 mètres par la continuité du précédent sentier.
Retour vers le col du Jaillet par le même itinéraire, puis bifurcation par un sentier qui nous perd dans la forêt faute d'un balisage adéquat. Après quelques péripéties faites de montées, de descentes, d'avis partagés autour d'une carte peu précise, le tout agrémenté de quelques ondées bien senties, nous voilà parvenus au parking des Grangettes. Retour au chalet pour un repos bien mérité.

Le deuxième jour.
Après la visite de l'Eglise Notre Dame de Toute Grâce du Plateau d'Assy, une petite rando à partir de l'aéro parc de Plaine Joux, montée par le chemin rural des Ahiers à Barmus puis descente par le Chatelet d'Ayères jusqu'au Lac Vert, petit bijou dans cet écrin de montagne. Pour terminer cette belle journée d'été, 19° au thermomètre à Plaine Joux, nous redescendons dans la vallée de l'Arve, 29° au lac de Passy qui nous offre une petite trempette réparatrice.

Le jour suivant nous conduit en direction des Contamines Montjoie, avant le village nous prenons la bifurcation en direction de Bionnassay jusqu'au parking du Crozat altitude 1420 mètres (attention route très étroite, très sinueuse et à double sens de circulation).
Au départ du parking, montée vers le col du Voza altitude 1653 mètres par un chemin assez raide mais carrossable. Ici on croise les rails du tramway  à crémaillère, on continue jusqu'à Bellevue altitude 1794 mètres. Vue sur les Houches et son domaine skiable. C'est à cet endroit que je décide, trop fatigué, de prendre le petit train à crémaillère qui va m'emmener au Nid d'Aigle alors que mes compagnons continuent par le sentier qui les mène vers le glacier de Bionnassay et le Nid d'Aigle. Les tarifs du petit train sont exorbitants, mais tant pis, j'y retrouve les éclopées de notre petite troupe qui sont parties de Saint Gervais. Arrivée au Nid d'Aigle altitude 2380 mètres, face au glacier de Bionnassay, le spectacle est grandiose. C'est le point de départ vers le refuge du Gouter à 3835 mètres pour ceux qui se lancent à l'assaut du Mont Blanc.
Nos courageux amis nous rejoignent au Nid d'Aigle pour le pique-nique.
La descente s'effectue en longeant le rail jusqu'au col du Mont Lachat. Au niveau des ruines  de l'ancienne soufflerie militaire (qui servait à tester des moteurs d'avion en altitude), on prend le sentier à droite qui contourne le mont Lachat pour parvenir à Bellevue. A partir de là, la descente s'effectue en direction du Planet puis du parking du Crozat. C'est dans ce secteur que l'on a pu voir chevreuil, écureuil et rapaces.
Nous retrouvons notre route sinueuse ou nous croisons quelques autochtones équipés de volumineux 4x4 pas très enclins à ralentir.
ici l'eau est limpide
rhododendrons



Lac Vert

Miracle de la nature

Lupins

Depuis le Mont Lachat

Le glacier de Bionnassay

Col du Voza
Et encore merci à tous les participants à cette petite escapade.

Rendez-vous pour un prochain article à l'Eglise Notre Dame de Toute Grâce du plateau d'Assy qui mérite une visite tellement on peut y admirer un condensé d'art moderne peu commun.

Amicalement !

Dd




samedi 21 juin 2014

Nos élus sont indignés !

Pourquoi encore et toujours cette récupération politico-médiatique pour un fait divers malencontreusement abominable, mais pas du tout exceptionnel ?

Le soir du Vendredi 13 juin (soir malencontreux s'il en est) un jeune homme de 16 ans est trouvé le crâne défoncé, abandonné volontairement dans un chariot de supermarché à proximité du quartier des Poètes à Pierrefitte-sur-Seine.
Comme par hasard, si cette violence atroce a été révélée par les médias, elle n'a fait aucune vague jusqu'au Mardi 17 juin, jour où Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur s'offusque du lynchage de la victime. A partir de de cet instant, la classe politique s'éveille, le Premier Ministre et le Président de la République réagissent, la cacophonie gouvernementale s'est mise en route. Mais pourquoi ce Mardi 17 juin ?
Il se trouve que la Cour des Comptes publie un article mettant en cause la politique gouvernementale : "les objectifs n'ont pas été tenus en 2013 et ils ne seront pas respectés en 2014" Ce sont là deux années du mandat de François Hollande mises à mal par le socialiste Didier Migaud.
Pour masquer leurs "mollandises", les membres éminents du gouvernement récupèrent un fait divers nauséabond aidés par toute la presse nationale et même plus. Certains journaux vont même jusqu'à publier des photos du jeune homme. Morbide, mais bien utile pour faire détourner le regard. On est bien là dans la malhonnêteté intellectuelle. Bib Brother et la police de la pensée ont dit regardez ce jeune homme sur le télécran, le reste ne vous concerne pas.
Rue 89 nous déballe une salade sur le lynchage d'un Rom (le fait qu'il soit Rom semble important pour le journal) "phénomène presque inédit en France" assure ce dernier. Les français ont compris l'agression sauvage d'un jeune homme de 16 ans, Rue 89 lui, nous détaille le lynchage d'un Rom. Pour décrire mon dégoût d'une telle horreur je n'ai pas besoin de marquer l'origine de la victime pas plus que celle des tortionnaires. Je n'ai pas besoin de différencier cette agression d'une autre au prétexte que le jeune homme appartient à telle communauté. Le journal en question serait-il raciste ?
Petite piqûre de rappel pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de cet autre fait divers aussi récent que sanglant:
- le Mercredi 18 juin, vers 2 heures du matin dans les rues de Nancy, une vingtaine de jeunes se livrent à des agressions gratuites. Sont-ce des lynchages ou de simples agressions ? On s'en fout ! Le résultat de cette violence a conduit quatre personnes à l'hôpital dont une dans un état très grave.
Qui a parlé de ce fait divers aussi violent que celui de Pierrefitte-sur-Seine ? Valls ! Non. Hollande ! Non ! Cazeneuve ! Non et Rue 89 (pas plus que les autres médias nationaux) n'a pas fait un article bouillant sur le sujet.
N'existe il pas des principes d'égalité sur lesquels repose notre République ?
Messieurs les politiques attelez vous à votre tâche au lieu de faire des diversions malsaines sur des sujets ciblés à votre seule convenance.

Question importante : est ce que la sanction sera proportionnelle à l'indignation de nos élus ?

Dd

lundi 9 juin 2014

Racolage à la Renaud


Mais qu'est-ce que c'est que cette soi-disant bande à Renaud ? Le chanteur, autrefois contestataire, serait-il décédé en cachette pour qu'on nous serve une daube pareille ?

Dans cette hypothèse son nom devrait être "Corne d'Auroch", tout le monde peut pas s'appeler Renaud, on peut lui faire des funérailles nationales à cet enfoiré. En parlant d'enfoiré notre contestataire empâté déclarait " Pas question de chanter avec Christophe Maé, Mimie Mathy ou Patrick Timsit, ni de me déguiser en clown pour chanter La Mamma". Comme on le comprend, c'est en effet aussi pathétique que la pitoyable reprise de ses chansons par des gens qui ne comprennent même pas qu'ils chantent du Renaud.

Et pourtant j'étais un inconditionnel du chanteur à textes qu'a été Renaud et je me suis posé la question : pourquoi cette daube commerciale et racoleuse, sachant que le chanteur Renaud se trouve en être l'initiateur ? La réponse m'a été donnée par Charles Gautier dans Le Nouvel Obs, Renaud n'a pas entièrement honoré son contrat avec son ancienne maison de disques : il lui doit encore deux albums ! Et l'auteur d'ajouter que si le volume 1 marche bien, un volume 2 pourrait suivre. C.Q.F.D. Rien que de la cuisine commerciale sans génie ni conviction.
Je suis d'autant plus attristé qu'on trouve dans cet album un chanteur de la trempe d'Hubert Félix Thiéfaine, mais pourquoi diable a t-il mêlé sa voix à cette gélatine ? Non HFT tu ne dois rien à Renaud !!!

Petit rappel des participants à cette mascarade :
Jean Louis Aubert chante "Manu"
Hubert Félix Thiéfaine chante "En cloque"
Nicolas Sirkis chante "Hexagone"
Benjamin Biolay chante "Seconde génération"
Carla Bruni chante " C'est quand qu'on va où ?"
Elodie Frégé chante "Il pleut"
Coeur de Pirate chante "Mistral gagnant"
Nolwenn Leroy chante "La ballade nord-irlandaise"
Grand Corps Malade slame "La médaille"
Disiz rappe "Laisse béton"
Renan Luce, alexix HK et Benoît Dorémus chantent "Je suis une bande de jeunes"
Bénabar chante "La pêche à la ligne"
Raphaël chante "Chanson pour Pierrot"
La bande à Renaud chante "Dès que le vent soufflera"

Cette dernière chanson, si elle débute bien se termine en cacophonie genre "Enfoirés, à oublier vite !
Les plus indigestes sont les chansons sensées être les plus révolutionnaires, "Hexagone" et "Seconde génération" ressemblent à des récitations scolaires.
Le clip de "Mistral gagnant" est totalement à la ramasse, mais que viennent faire ces mobylettes ?
HFT a quelquefois chanté en public une version de "En cloque" autrement plus convaincante que celle figurant sur l'album.
Raphaël nous susurre une mièvrerie du même acabit que sa comparse Carla Bruni.
Bénabar ne s'en tire pas mieux que ses collègues.
"Manu" réussit à réveiller un peu Jean Louis Aubert et la version de "Je suis une bande jeunes" est assez réussie.
Un petit plus à Elodie Frégé qui semble beaucoup plus convaincue que ses partenaires et une bonne interprétation de "La ballade nord-irlandaise" par Nolwenn Leroy malgré une retouche parolière pas du tout nécessaire. Le rebelle est-il devenu agneau ? Pas de mots qui blessent ? Juste faire de la thune ?
Mais qu'est devenu Renaud ? Il a troqué sa rape contre une planche à savon ! Réveille-toi mon vieux et sors nous encore quelques textes qui prennent aux tripes au lieu de nous montrer un casting de vedettes racoleur.



Sortie de l'album le 9 juin = vous êtes prévenus, pas la peine de l'acheter, ce genre de caramel mou devrait être distribué gratuitement dans la rue.

Dd


vendredi 6 juin 2014

Intensification de la prostitution rurale


Lors de mes déplacements routiers, plus particulièrement dans les départements du Gard, de l'Hérault ou des Bouches du Rhône, j'ai pu constater une réelle amplification de la prostitution rurale. Il semble en effet que la migration des populations de travailleurs du sexe des villes vers les campagnes se soit intensifiée lors de la dernière décennie. Les routes nationales et départementales à grande fréquentation se sont vues balisées de filles aux couleurs fluorescentes sans que les responsables locaux puissent intervenir efficacement pour éloigner cette population "indésirable". Ces filles se sont octroyées des petits territoires ruraux faits de parkings ou de chemins entre les champs cultivés; quelquefois agrémentés de pins parasols ou de haies protectrices, ces petits espaces de travail sont sans doute leur lieux de galères. En effet se prostituer n'est certainement pas une sinécure. C'est un esclavagisme permanent et si on y ajoute le risque, la peur, ainsi qu'une hygiène douteuse, on peut sans peine imaginer la misère humaine derrière une bouteille d'eau, quelques lingettes, un paquet de cigarettes et un téléphone portable.
Ceci reconnu, il serait préférable et plus courageux de légaliser et d'encadrer la prostitution, car vouloir l'abolir comme certains le préconisent serait encore plus douloureux pour cette population qui se verrait plus marginalisée et plus soumise. Moins d'espace de liberté pour la prostitution signifie plus de clandestinité, conséquence augmentation de la dépendance et de l'esclavage sexuel.
La prostitution légalisée avec des travailleurs et travailleuses reconnus, des établissements soumis à des règles qu'y a t-il de choquant dans cette démarche ?  Une existence légale avec un emploi légal, des cotisations sociales, des impôts, un suivi sanitaire, une police du sexe encadrant sévèrement cette activité et c'est à coup sûr la disparition des proxénètes et l'éradication des réseaux.
Pour parvenir à cela il faut bien sûr reconnaître que la prostitution ne peut pas être abolie par un simple décret, la rendre par contre légale et sérieusement encadrée serait une bouffée d'oxygène pour ceux et celles qu'on a contraint à vendre leur corps dans des conditions toujours inhumaines.
photo Midi Libre

Il ne s'agit pas d'être pour ou contre la prostitution, elle est une réalité, elle ne va pas disparaître sur une simple dénégation. Et ce n'est pas l'illusion de la sanction de la prostituée ou de son client qui va résoudre le problème.

Dd