vendredi 6 juin 2014

Intensification de la prostitution rurale


Lors de mes déplacements routiers, plus particulièrement dans les départements du Gard, de l'Hérault ou des Bouches du Rhône, j'ai pu constater une réelle amplification de la prostitution rurale. Il semble en effet que la migration des populations de travailleurs du sexe des villes vers les campagnes se soit intensifiée lors de la dernière décennie. Les routes nationales et départementales à grande fréquentation se sont vues balisées de filles aux couleurs fluorescentes sans que les responsables locaux puissent intervenir efficacement pour éloigner cette population "indésirable". Ces filles se sont octroyées des petits territoires ruraux faits de parkings ou de chemins entre les champs cultivés; quelquefois agrémentés de pins parasols ou de haies protectrices, ces petits espaces de travail sont sans doute leur lieux de galères. En effet se prostituer n'est certainement pas une sinécure. C'est un esclavagisme permanent et si on y ajoute le risque, la peur, ainsi qu'une hygiène douteuse, on peut sans peine imaginer la misère humaine derrière une bouteille d'eau, quelques lingettes, un paquet de cigarettes et un téléphone portable.
Ceci reconnu, il serait préférable et plus courageux de légaliser et d'encadrer la prostitution, car vouloir l'abolir comme certains le préconisent serait encore plus douloureux pour cette population qui se verrait plus marginalisée et plus soumise. Moins d'espace de liberté pour la prostitution signifie plus de clandestinité, conséquence augmentation de la dépendance et de l'esclavage sexuel.
La prostitution légalisée avec des travailleurs et travailleuses reconnus, des établissements soumis à des règles qu'y a t-il de choquant dans cette démarche ?  Une existence légale avec un emploi légal, des cotisations sociales, des impôts, un suivi sanitaire, une police du sexe encadrant sévèrement cette activité et c'est à coup sûr la disparition des proxénètes et l'éradication des réseaux.
Pour parvenir à cela il faut bien sûr reconnaître que la prostitution ne peut pas être abolie par un simple décret, la rendre par contre légale et sérieusement encadrée serait une bouffée d'oxygène pour ceux et celles qu'on a contraint à vendre leur corps dans des conditions toujours inhumaines.
photo Midi Libre

Il ne s'agit pas d'être pour ou contre la prostitution, elle est une réalité, elle ne va pas disparaître sur une simple dénégation. Et ce n'est pas l'illusion de la sanction de la prostituée ou de son client qui va résoudre le problème.

Dd

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