jeudi 22 mai 2014

Des Brésiliens en colère


La coupe du monde de football qui doit débuter dans moins d'un mois, préfiguration des Jeux Olympiques de 2016 pourrait s'avérer difficilement gérable pour les autorités du pays. Pourtant les manifestions populaires lors de la Coupe des Confédérations en 2013 avaient sonné comme un avertissement pour les responsables politiques brésiliens. Au contraire, rien n'a été fait pour une meilleure justice sociale. La répercussion sur le coût de la vie de l'homme de la rue par le renchérissement des transports et du logement a déplacé des pans entiers de la population dans les villes devant accueillir les rencontres de football.
Les prix de revient astronomiques des équipements sportifs, comparés aux maigres revenus du peuple ont déclenché la révolte de la rue. A ce titre la peinture murale de Paulo Ito, artiste de rue, qui montre le seul ballon comme repas d'un enfant, illustre parfaitement le sentiment de "colère sociale" qui s'est installé au Brésil.

peinture murale de Paulo Ito

 N'en déplaise à Monsieur Platini, les images des citoyens brésiliens en colère font le tour du monde et jettent encore un peu plus de discrédit sur un sport déjà largement critiqué pour ses débordements en tous genres. Souhaitons que les autorités du pays ne répriment pas ces manifestations avec violence. Déjà que ce sport devenu spectacle business n'a plus grand chose de palpitant, si on y ajoute la violence militaire et les arrestations arbitraires, le voir devenir champ de bataille fera sans doute vomir les supporters brésiliens dans leurs assiettes vides.
Si les dirigeants du Brésil avaient imaginé que le bon peuple leur serait reconnaissant de leur offrir les facéties des champions du ballon rond, ils ont pu constater qu'ils avaient fait fausse route et qu'il faudrait composer avec des contestataires peu enclins à applaudir à deux mains.

Il est bien évident que cette coupe du monde n'est qu'un prétexte et que le mal est beaucoup plus profond dans le pays, et l'organisation des Jeux Olympiques en 2016 risque bien de voir resurgir les mêmes manifestations.

Dd

mardi 20 mai 2014

Petite escapade dans la région de Grenade


Profitant des belles journées de ce printemps andalou, nous voilà en visite à Grenade pour tenter de percer un peu les mystères de cette ancienne cité mauresque aujourd'hui peuplée de 250 000 habitants.

Le coeur de la ville est très accueillant, toujours vivant et animé, jamais inquiétant pour le touriste. Grenade ville étudiante, jeune et vivante, je la qualifierais de convenable pour l'entretien général des rues et des bâtiments. Ville très vallonnée, son joyau l'Alhambra, se situe sur une des hauteurs. En partant de la magnifique Cathédrale, on passe par la Plaza Isabel la Catolica, pour remonter en flânant vers le quartier d' Albaicin. On longe le Rio Darro, on s'enfonce dans le dédale des ruelles et des escaliers du quartier pour finir au Mirador de San Nicolas. On trouve là un magnifique panorama sur la ville et une vue superbe sur l'Alhambra, joyau de la ville, perché sur la colline en face, avec la Sierra Nevada enneigée en arrière-plan. Spectacle assuré ! Au détour d'une ruelle du plus ancien quartier de Grenade, derrière les murs blancs, on peut voir quelques magnifiques patios enrichis des odeurs du jasmin.
On se dirige ensuite vers l'Alhambra en traversant le pont de pierre qui enjambe le rio, on attaque la montée ombragée jusqu'au Generalife, l'ancienne résidence d'été des sultans. On déambule à travers les somptueux jardins d'eaux et de fleurs en respirant les odeurs envoûtantes des magnifiques parterres de roses.
Avant de s'émerveiller des cours et des palais construits et aménagés par les arabes, il faut s'arrêter au Palais de Charles Quint dont la construction remonte au 16éme siècle. Le bâtiment extérieur est un carré de 63 mètres de côté, l'intérieur est un patio circulaire à 2 étages.
Il est important de réserver son billet à l'avance pour la visite de l'Alhambra, tant l'attente aux guichets peut s'avérer longue et pénible. Concernant l'Alhambra, attention les tickets sont valables pour une heure de visite bien précise, ceci afin de limiter le flux de personnes pénétrant simultanément dans l'enceinte monumentale.
Nous voilà à l'intérieur de cette oeuvre colossale.
La Alcazaba : c'est la citadelle originale, véritable château fort, la plus haute tour offre un regard circulaire sur toute la plaine de Grenade. L'intérieur laisse voir l'organisation de ce que pouvait être la médina de l'époque.
Les Palais Nasrides : succession de salles reliées entre elles par des sortes de vestibules.
On passe par La Cour des Lions cour rectangulaire de 35 m de longueur et 20 m de largeur, entourée d'arcades richement décorées et abritant une cour couverte. Le centre de la cour nous montre La Fontaine aux Lions, alimentée en eau par des canaux, son bassin est supporté par douze lions le tout en marbre blanc. Cette fontaine est un des exemples les plus significatif de la sculpture musulmane.
On atteint ensuite La Cour des Myrtes, un des joyaux de l'Alhambra situé au pied de La Tour de Comares et du Salon des Ambassadeurs.
Les Jardins du Partal : avec La Tour des Dames, monument le plus remarquable des Jardins qui se reflète dans les eaux du bassin qui l'entoure. On termine notre visite par les jardins en escaliers, on peut se reposer à l'ombre et tonnelles et admirer la vue sur le quartier de l'Albaicin.




Patio du Palais de Charles Quint


Jardin du Generalife




La Alcazaba avec à droite le Palais de Charles Quint












Palais Nasride


La cour des lions







































L'Alhambra vu du Mirador de San NIcolas

Salobreña
On a décidé de consacrer une journée à Salobreña pour le farniente et la visite de la petite cité balnéaire distante de 70 km de Grenade.
Soleil, mer et baignade. Si le sable grossier a l'avantage de ne pas s'envoler au moindre coup de vent, il a l'inconvénient de brûler cruellement la plante des pieds si l'on n'y prend pas garde. La ville, toute blanche, a la particularité d'être construite sur une petite colline, elle est surmontée d'un château fortifié.







Le télécabine de Pradonallo 
Le lendemain direction la montagne enneigée qui nous montre ses sommets blancs depuis Grenade. La station de ski de Sierra Nevada est située à 32 km de Grenade. En ce début du mois de mai, nombre de pistes permettent encore un ski de plaisir malgré la température ambiante en milieu de journée. Pradonallo le village de base de la station est situé à 2100 m d'altitude, petite balade avec le télécabine jusqu'à Borreguiles à 2635 m d'altitude. Les téléskis peuvent remonter les skieurs jusqu'à une altitude de 3300 m. Le sommet de la Sierra Nevada est le
Mulhacén 3481 m.






Guadix les maisons troglodytes
Une journée consacrée à Guadix située à 60 km de Grenade. Magnifique cathédrale de style baroque, malheureusement fermée, le plaisir de déambuler dans les rues de ce gros bourg atténue un peu l'impossibilité de pénétrer dans la cathédrale. Direction le sud de la ville pour visiter le quartier troglodytique (Las Cuevas), la moitié de la population de Guadix vit sous terre, on y compterait 4000 grottes creusées à même l'argile. La température intérieure reste constante autour de 20° durant toute l'année. Si en apparence on pourrait croire à des trous exigus, l'intérieur dévoile des successions de pièces vastes et agréablement agencées.




Les villages blancs

Une autre journée nous projette vers les villages blancs des Alpujarras, dans la région située au sud de la Sierra Nevada. La particularité de ces villages faits de maisons blanchies à la chaux est leur couverture de toits plats identiques à l'architecture des villages de montagne de l'Atlas d'Afrique du Nord. Ces petites maisons imbriquées les unes dans les autres, accrochées à la pente, laissant passer quelques ruelles étroites, sinueuses et pavées en font des endroits fascinants. Au premier village de Pampaneira, très commerçant et touristique, nous stationnons la voiture pour nous enfoncer dans les passages étroits entre commerces et habitations. La montée vers le village de Bubion se fait par un sentier escarpé, entre oliviers et amandiers avec une vue toujours magnifique sur la vallée et la neige au dessus de nous. La récompense d'une pause boisson tapas au seul bar du village. La proximité de la neige permet à la région une richesse naturelle en eau, les villages fabriquent leur électricité grâce à cette manne.

Notre dernière promenade journalière en Andalousie nous fera divaguer sans but précis à travers la ville de Grenade avant notre retour pour la France.

Dd

dimanche 11 mai 2014

Cher mille feuilles...


Nous devons trouver cinquante milliards d'euros pour compenser les gabegies de nos représentants. Pour ce faire le secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, André Vallini, préconise de puiser dans la manne que pourrait apporter la réforme des départements et des régions. On peut le faire pour un montant de vingt-cinq milliards d'euros, pense t-il !
Mais c'est sans compter sur le pouvoir de nuisance de certains élus. Comment imaginer qu'une réforme qui s'accompagnerait d'une réduction drastique du nombre de fonctionnaires territoriaux puisse émerger dans nos régions, alors qu'on a vu se multiplier les embauches clientélistes en même temps que les centres de décisions. En effet, nos princes régionaux, gouverneurs omnipotents veulent voir se réaliser leurs rêves de grandeurs. Alors que le regroupement de communes serait censé supprimer les doublons en matière d'infrastructures, on constate souvent qu'il n'en est rien, concurrence oblige. Untel veut son gymnase, l'autre sa piscine, un autre sa médiathèque et le dernier veut cumuler les trois au prétexte qu'il est le plus ventru.
Futur Musée de la Romanité à Nîmes

Un exemple de concurrence inter régionale.
Dans ma région, le Languedoc, ce "Musée de la Romanité" porté par le sénateur et maire de Nîmes, Jean Paul Founier. Un tel projet de 60 millions d'euros pourrait, pour le moins, faire l'objet d'une consultation des con-tribuables de l'agglomération nîmoise car, qui sait quel sera l'impact sur la fiscalité locale déjà une des plus élevée de France. Sachant que la ville d'Arles, située à moins de 50 kilomètres, est déjà dotée d'un musée antique et que Narbonne à 150 kilomètres va voir la naissance d'un Musée régional de la Romanité en 2016, ce dernier porté à 100% par le conseil régional du président Christian Bourquin. Voilà un bel exemple d'économie, calculée par notre secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, qui ne sera jamais réalité.
Qui est donc décisionnaire, l'état, la région, le département, l'agglomération, la commune ? Ou si vous préférez, le roi, le duc, le comte, le vicomte, le baron ?
Alors que la seule décision devrait appartenir aux administrés, on leur a supprimé le pouvoir de choisir en élisant des représentants irresponsables.

En regardant cette image du futur Musée de la Romanité de l'architecte Elisabeth de Portzamparc j'y vois l'illustration du cher, très cher mille feuilles administratif français.

Dd