mardi 23 décembre 2014

Supplique au Père Noël


Petit Papa Noël, toi qui vas descendre du ciel et visiter notre beau pays, avant de partir il faudra bien te couvrir. N'oublie pas ton gilet pare-balles et ta Kalachnikov, surtout s'il te vient l'idée de passer par Joué-les-Tours, Nantes ou même Dijon.
Petit Papa Noël avant de partir, passe voir Saint Nicolas et emprunte lui son Père Fouettard de manière à ce qu'il corrige tous ceux qui ont été méchants. A commencer par le vilain François et son ouvrier qualifié manuellement. Dis lui bien de ne pas oublier de faire le ménage à l'intérieur de la case neuve, qu'il s'accompagne d'un électricien pour faire un peu de lumière dans cette sombre demeure.
Petit Papa Noël ne t'attarde pas trop dans les autres pays, tu sais on a vraiment besoin de toi ici. Il est urgent de remettre un peu d'ordre, d'amour et de bonheur dans notre demeure.

Petit Papa Noël fais très attention quand tu descendras par la cheminée. Peut-être n'as tu pas eu l'information, mais il s'avère que nombre de foyers ouverts ont été fermés par les ouvriers de la Société EELV, car trop polluants. Alors, fais gaffe, te laisses pas enfermer à l'intérieur d'un de ces pièges à calories, tu pourrais te brûler les miches et ta mission serait gravement compromise. Promets-moi d'être très prudent !
Petit Papa Noël si cette année, au lieu de refiler des cadeaux inutiles à des gens qui n'en ont aucune utilité, tu distribuais du travail et du courage à ceux qui veulent bosser. Chose que nos clowns non déguisés sont incapables de faire.
Si tu veux garder ton boulot, surtout ne te laisses pas emmerder par ceux qui t'accusent de faire des heures supplémentaires et si tu prends un peu de retard dans tes livraisons, je sais que tu bosseras Dimanche pour tenter de rattraper ton retard. Ouf ! tu n'es pas affilié au SDPN, cette fois encore, on a échappé à la distribution UPS. Et si tu es vraiment à la bourre, embauche la Mère Noël mais surtout, ne l'inscrit pas au RSI, tu la paies au black.
Quand tu iras visiter certains endroits craignos,(les ministères par exemple) mets tes lutins à l'abri, inutile de les exposer si jeunes.
Parce que c'est Noël, tu as l'autorisation de ton supérieur, là-haut, de t'attarder un peu à déguster quelques bons vins et autres alcools et victuailles. Mais attention, ne vas pas provoquer un accident parce que tu t'es "piqué la ruche", on a bien assez de débiles qui fauchent les piétons en chantant ou en gueulant.
Un conseil tout de même, ne t'attardes pas avec les enfants, certains pourraient t'accuser de délires satyriaques.

Petit Papa Noël, il ne me tarde pas que le jour se lève : tu devines pourquoi !

Dd

mardi 16 décembre 2014

Laissez nous un peu de liberté !


Coluche disait : « Les technocrates, si on leur "donnerait" le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs. » ou « Les technocrates, c'est les mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée ! »
Excellentes définitions !
Que nos technocrates pondent des conneries à répétition, soit, mais qu'ils les couvent systématiquement afin d'avoir le plaisir de les voir éclore au grand jour, non ! C'est ainsi qu'ils ont décidé, puisque on a interdit le port du voile, on va interdire les crèches dans les lieux publics. Merde ! Il faut avoir un Q.I. très largement au dessus de la moyenne nationale pour faire éclore une idée pareille. Encore faudrait-il aller jusqu'au bout de cette soi-disant laïcité et continuer d'interdire telle fête, telle manifestation, tel comportement à connotation religieuse. Par décision autoritaire, vouloir balayer d'un revers de main quinze siècles de culture religieuse chrétienne et même catholique est une grave erreur.
Je suis un bon laïque, j'ai fait disparaître tous les indésirables qui peuplent habituellement une vraie crèche de Noël.

Voilà presque un an je m'insurgeais contre l'interdiction de faire du feu dans les cheminées. La plaisanterie semble vouloir se concrétiser. Enfin, nous allons pouvoir respirer un air sain ! Il était temps !

A près avoir sévi sur le calibre des bananes, la couleur des tomates et le rapport diamètre/hauteur des nectarines, nos valeureux technocrates s'attaquent à la lourde tâche de simplifier les appellations des viandes. Fini le collier, l'araignée ou le plat de côte, on va voir apparaître des étoiles colorées sans doute identiques aux nouvelles notes attribuées à nos chères têtes blondes ou brunes. La grande simplification est en marche, je suggère même d'aller plus loin : on pourrait par exemple remplacer le mot vache par "meuh" et le verbe manger par "miam" etc, etc...

Jamais en retard, nos technocrates européens veulent plus de transparence dans les restaurants. Ces derniers devront prévenir les allergies alimentaires en affichant la nature de tous les produits allergènes contenus dans les menus. Aie ! Attention ! On ne rigole pas. Sans doute y a-t-il trop d'accidents dus aux repas servis dans les restaurants. Moi qui suis allergique aux politiciens, comme nombre de mes compatriotes, je vais tenter de réclamer une loi susceptible de me (de nous) délivrer de cette cruelle maladie.

Ne pourrait-on pas nous foutre la paix ? A travers toute la presse, on m'explique que nous vivons dans un monde ultra-libéral. Un monde sans interdits, sans lois, sans barrières, sans guides et sans solidarité.

Il y a trop de mou, serrons encore un peu le noeud.

Dd



mercredi 10 décembre 2014

Souvenance


J'ai vu, sur un écran fidèle, ces regards incolores, liquéfiés et abstraits. Des regards émaciés dans leurs profondes orbites. Voyageurs égarés aux corps nus et osseux qui marchent lentement vers un cruel destin.
Aucun visage connu dans cette foule immense, mais la peur que j'ai lue dans les yeux résignés m'arrive en pleine gueule comme un honteux regret. Il y a là ma chair, mes parents mes ancêtres, leurs amis et leurs frères ; esclaves d'un monde fou ils vont, menés par des tribuns au cerveau trafiqué, vers l'incinérateur.
Aucun ne m'est connu, aucun ne m'a connu, pourtant leurs pleurs et leurs cris m'appellent et me supplient.
Que jamais ces mémoires assassines ne s'évaporent dans l'oubli !
Que les bourreaux n'oublient pas leurs esclaves !
Que les esclaves se souviennent de leurs bourreaux !


Dd