mardi 24 décembre 2013

Voeux populistes et utopiques.

Madame la misère, écoutez le tumulte
Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi,
Traînant des mots d'amour, avalant des insultes,
Et prenant par la main leurs colères adultes
Afin de ne les perdre pas.

Léo Ferré

Chères élites,

Oh oui ! Que vous êtes chères, à nos portemonnaies raplaplas.
En cette fin d'année, j'eusse souhaité, comme nombre de mes concitoyens, qu'enfin vous fîtes ce pourquoi vous avez été élus.

Votre engagement devait faire de vous les serviteurs du bien commun qu'on vous a confié. Force est de constater, à part pour votre besace, que les engagements et promesses n'ont pas profité aux français moyens.

En cette fin d'année, période de joie, de fêtes et de bonheur, les plus pauvres d'entre nous, toujours plus nombreux, vont encore devoir improviser leur survie.
Que ne les invitez vous pas dans vos trop vastes demeures, au moins pour une petite collation amicale, et au mieux pour une durée aussi significative que la presque éternité de vos mandats. A moins que vous préfériez, par souci de fraternité, un partage équitable pour quelques jours, sur les grilles des bouches de métro ou, plus classe, dans les foyers d'accueil des associations. Vous pourriez ainsi toucher du bout de vos langues trop bien pendues, la réalité du litron de gros rouge qui réchauffe l'intérieur du corps et permet d'oublier que vous existez.(vous, les élites)
Un régime de cette nature, quelques semaines chaque année, vous guérirait peut-être de vos crises de goutte et de vos problèmes intestinaux.

Populisme me direz-vous ! Et vous êtes lucide ! C'est bien ce que pense le peuple, celui qui vous fait vivre, de ses supposés représentants. Et le peuple est souvent (toujours) plus sage et beaucoup plus averti que votre "intelligence" pourrait même l'effleurer.

Cessez vos mensonges, aussi pieux soient-ils, pour enfin prendre les décisions nécessaires et respecter vos engagements. Ne fermez plus les yeux devant la main tendue de la misère, même à travers vos vitres très opaques vous pouvez voir, avec un peu de volonté et de dignité, que le monde autour de vous ne vous ressemble pas. (Heureusement)
Noël, c'est aussi la fête du partage, alors n'hésitez plus, partagez un peu de votre bourse avant qu'elle ne déborde et que vos gros doigts boudinés ne puisse la refermer.

Je sais que vous êtes tous bien entourés, vous avez des conseillers beaucoup moins plus qualifiés que moi, mais il faut constater que le résultat n'est pas à la hauteur de la rétribution de vos gourous.

Il n'est peut-être pas trop tard, il se peut que je me trompe et que vous soyez généreux mais timide. Alors lâchez-vous avant que le bon peuple ne vous lâche ! Avant que la résignation ne devienne colère !

Ceci n'est qu'un petit coup de griffe d'un citoyen con-tribuable utopique et dépité.



lundi 23 décembre 2013

Et pourquoi pas les Hautes Vosges ?

Je crois que cette fable m'a été inspirée par une personne dont j'ai oublié le nom; mais dans un silence flou je revois son prénom : Aloïs !



Après de longues et palpitantes réflexions, suivies de courtes et douloureuses hésitations, de renseignements en repérages, de résolutions en renoncements, me voilà au point de non-retour.
En adulte responsable, soucieux de ma santé et de mon bien-être, je suis enfin décidé, je quitte la pollution pour apprendre à respirer l'air pur des montagnes. Cette fois, la grande décision est prise !

20 juillet

Sous une chaleur étouffante, les déménageurs ont rempli le camion.
J'ai vu perler quelques larmes discrètes sur les joues de ma vieille et attachante voisine.
J'ai partagé un dernier repas avec les voisins venus m'aider à vider l'appartement.

21 juillet

Mon nouvel Eldorado : les Hautes Vosges, plus particulièrement le village de La Bresse.
Six heures du matin, départ du camion pour une "promenade" de quelque 700 kilomètres. Je retrouverai mes déménageurs ce soir au terme du voyage.

23 juillet

Chaque meuble a trouvé sa place ! Je suis enfin seul ! Lever à six heures, le soleil est là, effleurant le sommet de la montagne. Assis sur le balcon, je contemple le paysage. Ce pays est vraiment magnifique, mes yeux rivés derrière les jumelles, cherchent un repère, une curiosité, un chevreuil ou un chamois. Ils détectent un petit troupeau, ce sont des vaches noires et blanches, on distingue le son de leurs cloches. Je sens que je vais me plaire ici !
Le petit déjeuner avalé, j'enfile mes chaussures pour ma première balade de repérage. J'ai déjà pris goût à ma nouvelle vie.

19 septembre

L'été se termine doucement ! Au soleil, la rosée du matin donne une texture étonnante au paysage qui défile sous mes yeux. Les feuilles des arbres, encore bien vivantes, préparent un mélange de couleurs qui va ravir mes yeux jusqu'à leur chute complète.
J'ai noué quelques contacts avec mes voisins les plus proches. Ce matin on m'a convié à une sortie cueillette de champignons. On emmène le pique-nique, on va se régaler, malgré le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. Si la pluie devait nous gâcher la journée, on fera halte au refuge du Collet de l'Etang ou à celui des Champis pour notre petite collation.

10 Octobre

Les arbres ont pris une teinte beaucoup plus uniforme, le soleil s'est fait timide, le gris foncé est devenu couleur dominante. Ce matin, trois chevreuils, sont venus brouter les fleurs de mon voisin. Il est furax ! Comment peut-on avoir la moindre rancune contre des animaux si paisibles et majestueux ?
C'est mon anniversaire et j'ai convié quelques collègues de travail et quelques voisins pour un pot amical.
Malgré le temps exécrable, la soirée a été réussie et bien arrosée. J'ai eu droit au baptême de "l'étranger" : quelques drôles de breuvages qui ne me sont pas familiers. En particulier, les gnôles de toutes sortes de fruits et plantes sauvages dont j'ai oublié le nom. Peut-être en ai je abusé ? Si, si, je me souviens de la gentiane, un goût abominable de terre vieillie, d'ailleurs je la rotais encore le lendemain matin.
Petite précision : par acquit de conscience et surtout pour évacuer tout doute, j'ai, plusieurs fois je l'avoue, re-goûté le breuvage et ma foi je le trouve, euh ! dangereusement viril et aussi dangereusement "goûteux" qu'indigeste.

7 novembre

Le bonnet, le manteau, les gants et les chaussettes de laine ne sont pas du luxe. Tous les matins, séance de grattage des vitres. La voiture proteste vigoureusement a chaque sollicitation de démarrage. Quelques routes piégeuses m'annoncent un hiver précoce.
Ah l'hiver ! Je l'espère, je l'attends avec impatience. Au sol, le matelas n'est pas encore blanc, c'est la feuille morte qui craque sous la semelle. Pour le chasseur d'images que je suis devenu, l'approche du gibier est rendue plus délicate.

22 novembre

Le temps hésite entre pluie et neige, et puis le soir, dans la lueur des lampions et des phares, on voit d'épais flocons traverser la lumière et se déposer doucement sur le sol. Enfin, il neige ! Cette nuit là, mon sommeil fût agité.

23 novembre

Je me réveille très tôt, j'ouvre les volets et....miracle ! Tout est blanc. Féerique ! Je sors, je palpe la neige, la respire, la porte à mon visage, à ma bouche. Je suis aux anges ! Vite j'avale mon café, vite je me lave, vite je m'habille.
Déjà mon voisin s'active à déneiger l'accès qui va de la route à son garage. La neige est lourde et collante, elle se prête bien à la formation de boules. Je commence les "hostilités" et je reçois très vite une volée de boules de neige qui viennent s'écraser sur et autour de moi. Des renforts sont venus des villas environnantes.
Mais il faut déneiger pour pouvoir atteindre la route, ce à quoi je m'attelle, mais la neige colle à la pelle. La tâche s'avère fastidieuse et épuisante et, cerise sur le gâteau, le chasse-neige profite de son passage pour nous doubler la besogne.
C'est anéanti que je quitte la maison à 8 heures pour me rendre au boulot. Pourvu que les routes soient bien dégagées et que la voiture reste docile ! Demain j'irai faire poser des pneus neige !

20 décembre

Après une période pluvieuse, la neige tombe de nouveau depuis 24 heures sans discontinuer.
Je redouble d'efforts, la neige s'accumule, 30, 40, 50 centimètres, toujours plus haut lever la pelle, toujours plus loin jeter la neige.
 Et ce chasse-neige qui nargue. Quand je rentre chez moi le soir, le bourrelet de neige durcie formée par cet enfoiré m'empêche d'atteindre l'accès à mon garage.

25 décembre

Pluie, pluie et re-pluie. La neige boueuse coule le long des routes, marcher au bord de la chaussée relève de l'héroïsme, tant les véhicules vous éclaboussent des pieds à la tête à chaque passage. Joyeux Noël !

20 Janvier

Abondantes chutes de neige ! Marre du blanc, marre de lever les genoux jusqu'au menton pour faire le tour de la voiture. De toute manière, celle-ci ne peut plus bouger, elle est ensevelie. Et l'imperturbable chasse-neige qui s'amuse à faire ses bourrelets.
On a tellement de cette saloperie de neige, qu'ils nous ont envoyé une grosse turbine pour dégager la route. Elle aspire la neige et la recrache dix mètres plus loin, même que cette saleté m'en a mis un mètre de plus sur ma bagnole. Quel pays de merde !

9 Février

Le tapis est toujours blanc, les routes sont praticables, mais il gèle à pierre fendre depuis huit jours et huit nuits. Canalisations du sous-sol gelées, quelle poisse, pas d'eau dans la maison. Le plombier est surbooké, je ne serai pas dépanné aujourd'hui. Galère !

10 Mars

La neige nous quitte doucement pour laisser place à des prés gorgés d'eau, pas un bourgeon, pas une fleur, juste une herbe couchée, comme vautrée dans la boue.
Ce matin, sans que je puisse l'éviter, un brocard est venu s'emplâtrer dans ma calandre. Le salaud est parti en gueulant comme un putois, même pas pu faire un constat. La dépanneuse plus la réparation, çà va me  "coûter bonbon".

1 avril

C'est pas un poisson, je récupère seulement ma bagnole contre un joli chèque et le garagiste me dit qu'elle commence à être attaquée par la rouille. C'est vrai que derrière le chasse-neige il y avait toujours ce moulin à café qui jette du sel du matin jusqu'au soir et tous les jours de la semaine et du mois.
Quelle merde !!!

3 juin

On a eu droit a la période des jonquilles, quand tous les citadins déboulent en fin de semaine pour cueillir leurs bouquets. Les envahisseurs sans vergogne prennent la campagne pour leur poubelle. J'en ai même surpris tentant de garer leur voiture devant ma porte de garage. Imaginez la sérénade que j'ai pu leur jouer !
J'aime pas les doryphores et j'aime pas le jaune.
Maintenant les paysans commencent les foins. C'est la période de prédilection des taons. Encouragés par les vaches qu'ils accompagnent toujours, ils ont pris l'habitude de m'attaquer comme du vulgaire bétail. J'ai l'impression de sortir d'un séance de pose de ventouses.
Et ces vaches qui défilent sous mes fenêtres matin et soir en beuglant et en chiant copieusement. J'en ai marre ! Et puis çà pue !


30 juin

J'ai appelé les déménageurs ! Demain je retourne à Nîmes !

jeudi 19 décembre 2013

L'aspirant dinosaure européen

"Le rêve de la réussite est le dernier espoir pour celui qui échoue" Oscar Wilde
ou  "L'ambition est le refuge de l'échec"




Décidément le syndicat CFDT a l'art de sortir des "casseroles" de ses rangs.

"Si le pouvoir rétablissait l'esclavage, la CFDT se précipiterait pour négocier le poids des chaînes" raille t-on du côté de la CGT.
Avant

Je n'ai pas envie de rappeler ici les opportunistes Nicole Nota et François Chérèque, anciens secrétaires du syndicat, aujourd'hui recyclés dans des tâches beaucoup plus lucratives.



C'est au tour d'Edouard Martin de se servir du tremplin syndical pour tenter de s'extirper du milieu qui l'a vu grandir.
C'est lui qui fait le buzz. L'homme a goûté aux médias, à la notoriété : il est foutu pour la cause qu'il a défendue.

On l'a connu dans son rôle de meneur syndical, fustigeant les politiques droite et gauche confondues. Mais passer dans la classe politique, c'est faire abstraction de toute ses convictions (si elles ont jamais existé).

Je ne renie en rien ce que j'ai fait ou dit affirme le nouvel homme, déjà dans son rôle de menteur.

En effet, il a déjà renié Arrêtez vos conneries, je ne ferai jamais de politique, disait-il. Le premier pas est fait vers la récupération, le parti socialiste se frotte les mains. Enfin un personnage charismatique ! Il a déjà été manipulé une fois en acceptant de représenter le parti aux européennes, il sera facile à manipuler encore avec ce parachute doré, c'est sans doute le calcul des instances socialistes.

Il sera le candidat socialiste, tête de liste, dans le grand Est aux élections européennes de 2014. Catherine Trautmann, ancienne ministre de la culture du gouvernement Jospin, s'est vue rétrogradée en deuxième place sur la liste. Je ne suis pas sûr du bon calcul des décideurs du parti. Ses adversaires seront  sûrement Nadine Morano pour l'UMP et Florian Philippot pour le FN, mais on pourrait facilement intervertir ces trois "grandes gueules" tellement en politique les idées défendues sont insignifiantes.
Après
Les paroles, les grandes déclarations, les affirmations, toutes édictées en langue de bois sont interchangeables d'une bouche à une autre.

"Pauvre Martin, pauvre misère" disait Brassens, mais il ne connaissait pas celui-là !

Passer de chômeur à député européen, il faut l'avouer, c'est une sacré promotion.
Une chose est certaine, c'est que son élection, ne changera rien au sort des ouvriers quels qu'ils soient.
Si certains représentants syndicaux approuvent son choix, il n'en est pas de même de la base ouvrière qui se méfie déjà des syndicats et qui verront là une bonne raison de ternir leur image.

Le calcul du parti socialiste qui veut tenter, par cette opération toute médiatique, de récupérer les voix qui filent par grosses poignées vers le FN est sans doute un mauvais calcul. Les ouvriers n'apprécieront pas cette récupération et le feront savoir le jour venu.

Plutôt que la politique, Edouard Martin aurait dû embrasser la carrière d'acteur, à n'en pas douter, il y aurait fait un excellent comédien.

vendredi 13 décembre 2013

Une idée géniale par jour


Une nouvelle idée foireuse par jour !
Réunion du conseil des ministres : Mesdames, messieurs (mais pourquoi cette différenciation, avec la théorie à la mode ne sont-ils pas tous du même genre ?)bonjour ! Vous savez peut-être qu'on est dans la merde le besoin, la France compte sur vous. Qui a une idée lumineuse à nous soumettre aujourd'hui ?
Moi ! Moi ! A l'unisson, tous les doigts se sont levés et bien sûr, courtoisie oblige, c'est la gente dite féminine qui l'emporte. En l'occurrence notre ministre des Droits de la femme (quelle discrimination !!!).
Moi, j'en ai une bonne(blague) dit-elle, je proteste contre le fait que les femmes n'ont pas ou peu accès aux métiers du bâtiment, de la pêche en mer ou du nettoyage des égouts. Non ! Je déconne ! C'est pas vrai, la porte leur est grande ouverte... Elle a de l'humour, la starlette !

J'en ai une bonne !
Najat Valaud-Belcacem, notre star porte-parole du gouvernement, veut une réforme fiscale (comme si on n'en avait pas assez) plus égalitaire pour les femmes.
D'après les experts, qui ont planché sur la question et pondu un volumineux dossier, il est primordial, voire prioritaire de revenir sur le sacro-saint principe de l'impôt par foyer fiscal.
L'idée de la taxation par foyer était de prendre en compte le fait, assez fréquent, qu'un des deux ne travaille pas. En France et de longue date, contrairement aux pays anglo-saxons, c'est la cellule familiale qui prime. Mais....

 "L'impôt familiarisé nuirait au travail féminin" dixit Martine Aubry, argument repris par NVB.

Avec les défenderesses de la condition féminine, la France va enfin être libérée de la domination patriarcale qui contraint la femme au travail à domicile en échange du gîte et du couvert.
Cette situation n'a que trop duré, cet esclavage domestique imposé doit être aboli définitivement.
Non contentes d'oeuvrer pour des tyrans, celles-ci ne rapportent rien à la société en terme de participation financière, c'est un comble pour notre ministre.
C'est pourquoi, cette dernière a décidé, pour vous libérer du joug machiste, de vous mettre au turbin, 7 heures par jour et 5 jours par semaine, afin d'aider votre tortionnaire mari (con-joint) à payer ses(vos) impôts, et bien sûr de participer individuellement à l'effort national de solidarité, en faisant de jolis chèques au ministère du trésor.
Et cerise sur le gâteau, vous pourrez créer de l'emploi en embauchant une nounou à temps plein pour dorloter vos trois rejetons. N'oubliez pas d'acheter une petite voiture (française, mais fabriquée à l'étranger ?) pour aller gaiement, matin et soir, "bouchonner" le périphérique avec vos compatriotes travailleurs.
Merde ! Il y a trop de femmes au foyer, réveillez-vous, je suis bien ministre moi ! Je sais, tout le monde ne peut pas, mais grutier(e) ou maçon(e) çà, je suis sûre que vous pouvez !!!
La gredine en salive déjà.

Les c.... osent tout ! dit-on.

Autre révélation lumineuse portée en plein jour par un ancien ministre.
Dans le langage politico-bancaire, on appellera cela "disséminer le risque".
Si vous gagnez beaucoup (ou pas vraiment beaucoup) d'argent  soyez rassurés braves gens, un accord européen est intervenu sous la houlette de Michel Barnier.
La mienne est bien planquée !
Cet accord prendra effet en 2015 et prendra aussi votre pognon, si vous avez la négligence de le laisser dormir dans les banques. Au cas où les dites banques seraient en difficulté, et çà ne saurait tarder, on pourra vous prélever(voler) directement et sans votre autorisation, d'abord un pourcentage et puis...oh un peu plus et plus encore tout dépendra jusqu'où on voudra disséminer le risque.... D'ailleurs il est prévu que "les petits bénéficieront d'un statut préférentiel", on peut donc craindre le pire.

Il faut savoir que si vous avez de l'argent en dépôt à la banque, vous n'en êtes pas propriétaire, vous êtes seulement créancier de la banque. Rappelez vous Chypre. Achetez des bitcoins, c'est moins risqué.
Quand il s'agit de voler son prochain, au moins, les scélérats ne sont pas sexistes.
Souriez, la vie est belle !

mardi 3 décembre 2013

Quand conflit est synonyme d'accord



ou le poker menteur


Le contrat de travail

Le 6 avril 2008, Samuel signe un contrat de travail avec sa nouvelle entreprise. A cette époque, fort de l'intérêt porté par son employeur pour son expérience et ses capacités pour ce poste, celui-ci négocie un certain nombre d'avantages non négligeables. En particulier, comme il approche du terme de sa vie professionnelle, une substantielle prime de retraite étalée sur vingt années lui sera attribuée au terme de son contrat, c'est à dire au jour de ses 65 ans. Son parcours professionnel très chaotique, l'oblige à travailler jusqu'à cet âge pour obtenir une retraite quasi complète.

Aujourd'hui, le contrat a été rempli, dans quelques jours, Samuel va atteindre l'âge irréversible.
Il a réussi, tant bien que mal, à maintenir la société qui l'a employé durant cinq ans. Il est fatigué, il mérite sa prime qui s'élèvera à 6000 euros annuels pendant 20 ans, du moins le croît-il !

Mais c'est compter sans la présence dans son environnement professionnel, de Mélanie, la gestionnaire de paye de l'entreprise.
D'après les informations que Samuel a pu glaner, cette petite pétasse fricote avec Jean Louis, un employé lèche-cul opportuniste, toujours à l'affût d'un ragot à propager. Celui-ci a dû aller baver auprès de ses collègues. La rumeur s'est très vite amplifiée. Le directeur-adjoint de la société va partir à la retraite avec un pactole beaucoup trop séduisant de l'avis des représentants syndicaux très impliqués dans la vie de l'entreprise.

Simone, la déléguée du personnel, vient le voir pour lui annoncer, d'un air un peu gêné, que le personnel va se mettre en grève s'il ne renonce pas à cet avantage exorbitant. Il a beau arguer qu'un contrat a été signé, il a respecté sa part, l'autre partie doit  faire de même. Rien n'y fait. Pas de dialogue possible. Le chantage est amorcé. Il doit abandonner ses privilèges, surtout que lui s'en va et que les autres restent.

La discorde

Sûr de son bon droit, Samuel est bien décidé à se lancer dans une épreuve de force. Comment pourrait-on décider qu'un contrat dûment signé n'a aucune valeur ? Il a la loi avec lui et il va faire respecter son droit, ce sera sa dernière bataille professionnelle !

Il est convoqué par sa direction générale afin de statuer sur son cas.
Son patron argumente qu'on ne peut pas mettre en danger la survie de l'entreprise pour satisfaire son seul privilège. Alors que la société n'est pas des plus florissante, il serait bienvenu que Samuel renonce à cette prime qui lui a été promise en des temps beaucoup plus souriants pour l'industrie.
Samuel refuse catégoriquement en arguant qu'un contrat est un contrat, signé par les deux parties et qu'en cas de non respect, il en appellera à la décision des prud'hommes.
Mais dans un contexte très difficile pour l'entreprise, et dont Samuel porte une part de responsabilité, il serait indécent de réclamer l'application d'un contrat susceptible de mettre l'entreprise en péril. Dénoncer ce contrat semble être la décision du patron.
Le dirigeant de l'entreprise, qui n'est pas le seul actionnaire et décisionnaire, en appelle donc à ses pairs pour une décision collégiale.

Epilogue

Le lendemain, un communiqué officiel émanant de la direction de l'entreprise indique que Samuel a quitté l'établissement à l'issue de son contrat de travail avec une seule et unique prime de 6000 euros. Vérification faite par les délégués du personnel, au service comptabilité, tout est en règle, l'honneur est sauf pour tout le monde.

D'après Samuel, que j'ai rencontré :
Le solde de sa prime lui a été versé par la succursale Suisse de la société. Pour Samuel, le contrat est respecté, sauf qu'il touche sa prime en une seule fois et non pas sous la forme d'une rente annuelle. Mais pour lui, peu importe, et même d'après lui cette rondelette somme serait exonérée de tout impôt. Qui dit mieux !
Le patron de la société, que j'ai souhaité rencontrer, n'a pas donné suite à ma demande.


En conclusion, cette fable de poker menteur me fait penser à une galéjade récente.
Où 10+10+10......peuvent faire un total de 7000 ou de 100000 selon qu'on soit compteur ou conteur.