lundi 25 novembre 2013

Ils ont osé déboulonner Zidane

Rien à voir avec le sport, rassurez-vous !


Cette statue ridicule de Zidane et son fameux coup de tête sur l'italien Materazzi est enfin sortie de son socle.
Celle qui trônait sur la corniche de Doha depuis un peu plus d'un mois, aura donc fait long feu avant de se coucher, à l'image de certains tricheurs du football.

Pourquoi donc avoir retiré cette oeuvre si flatteuse et si grandiose ?

Mais pas pour des raisons artistiques ni à la demande de la France. Non ! La faute aux fanatiques religieux qui ont vu dans cette représentation idolâtre une atteinte aux fondements de leur religion.
On n'a pas entendu la voix inaudible du gentil Zidane, qui a bien empoché le pactole d'ambassadeur du Qatar pour la coupe du monde 2022, se prononcer sur le bien fondé de cette décision.
Cette statue faisait déjà polémique lorsqu'elle fût exposée, trois mois durant, sur l'esplanade de Beaubourg. Elle dormira, sans doute plus sereinement, au fond d'un quelconque musée d'art contemporain.

Si en France, lors de son exposition, l'oeuvre avait été âprement discutée entre les pros et les antis, aucun arbitre n'a eu le front de la renvoyer au vestiaire avec un carton rouge.
Par contre les fameux interprètes du droit canonique musulman, n'ont pas hésité longtemps avant de siffler la fin de la partie en distribuant les cartons rouges. La démocratie du Qatar, pays immensément riche et organisateur de la coupe du monde 2022, a encore un bout de route à faire avant une vraie liberté d'expression.

J'espère qu'au PSG, menue monnaie du Qatar, le coéquipier de Zidane a les pieds bien ancrés sur son socle d'entraîneur !

Plus sérieux

230 000 citoyens Qataris ont le droit de faire grève, alors que 1 800 000 ouvriers immigrés sont muselés. Si un de ces travailleurs souhaite changer d'emploi, il doit en référer à son tuteur (patron). Si l'employé démissionne son tuteur peut l'accuser de fugue et le faire arrêter. Il lui faut l'accord de son employeur pour obtenir un visa de sortie. (voir le cas de ce footballeur)
Alors que The Guardian révèle que 44 népalais sont morts cet été sur le site du mondial au Qatar, les fanatiques religieux, si prompts à crier au blasphème, seraient bien inspirés de dénoncer cette exploitation d'un autre âge.
Le silence est presque aussi assourdissant du côté du monde du football ou alors, la voix de ses ambassadeurs est trop anémique pour atteindre nos oreilles.
Mais rassurons-nous car la FIFA s'est déclarée "très préoccupée au sujet des rapports faisant état d'abus en matière de droit du travail".

Gageons que les 1 500 000 travailleurs étrangers supplémentaires, nécessaires au Qatar pour la construction des futures infrastructures, seront mieux traités que la statue de nos deux protagonistes.

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