jeudi 7 mars 2013

Thiéfaine

Aujourd'hui, point d'ironie, même pas d'humour, juste le plaisir de parler de quelqu'un d'attachant, sûrement un peu timide et humble. Un artiste ordinaire quoi !

  Quelques mots sur Hubert Félix Thiéfaine.
Depuis la disparition de Georges Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré et si on y ajoute Serge Gainsbourg et Claude Nougaro, il reste le seul grand chanteur, auteur-compositeur et "bête de scène" de la "vieille génération".
Malgré qu'il ait toujours été snobé par les médias(sauf Naguy avec Taratata), il jouit d'une notoriété et d'un succès jamais contesté depuis plus de quarante ans.
Personnellement, je le considère comme le numéro un français.
Avec une centaine de concerts par an, plus de 200 oeuvres à son actif, il est un personnage hors du commun et très attachant.
C'est un poète, un jeteur de mots violents ou tendres, un poseur de notes aidé d'une voix et d'une présence hors du commun.
Pour l'avoir vu en concert en Octobre 2012, je peux affirmer qu'à 65 ans l'homme a gardé une sacrée pêche. Il est un vrai professionnel de la scène avec un public de tous âges, complètement acquis. Accompagné d'un excellent guitariste, le gaucher discret Alice Botté a su se hisser à la hauteur d'un grand Thièfaine. Deux heures de régal !

                                                         Un petit raccourci sur HFT

L'étranger Dans La Glace:

Descendre dans la soufflerie
Chanson sur la maladie d'Alzeimer
Où se terre le mystère inquiet
Des ondes & de l'asymétrie
Des paramètres aux coeur violet
Je vois des voiles d'aluminium
Au fond de mon regard distrait
Des odeurs de mercurochrome
Sur le registre des mes plaies 

Le vent glacé sur mon sourire
Laisse une traînée de buée
Quand je regarde l'avenir
Au fond de mes yeux nécrosés
Le vide à des lueurs d'espoir
Qui laisse une ombre inachevée
Sur les pages moisies de l'histoire
Où je traîne ma frise argentée 

Mais mon regard s'efface
Je suis l'étranger dans la glace
Mais ma mémoire s'efface 

La brume adoucit les contours
Des ratures sur mes triolets
La valse des nuits & des jours
Se perd dans un murmure discret
Les matins bleus de ma jeunesse
S'irisent en flou multicolore
Sur les molécules en détresse
Dans le gris des laboratoires 

Mais mon regard s'efface
Je suis l'étranger dans la glace
Mais ma mémoire s'efface



Petit Matin 4.10 Heure D'été:

Le temps passe si lentement
& je me sens si fatigué
Le silence des morts est violent
quand il m'arrache à mes pensées
Je rêve de ses ténèbres froides
électriques & majestueuses
où les dandys se tiennent roides
loin de leurs pulsions périlleuses
je rêve tellement d'avoir été
que je vais finir par tomber

Dans cette foire aux âmes brisées
où le vieux drame humain se joue
Chanson sur le suicide (2008)
La folie m'a toujours sauvé
& m'a empêché d'être fou
Je me regarde au fond des yeux
dans le miroir des souvenirs
Si partir c'est mourir un peu
j'ai passé ma vie à... partir
Je rêve tellement d'avoir été
que je vais finir par tomber

Mes yeux gris reflètent un hiver
qui paralyse les coeurs meurtris
Mon regard vient de l'ère glaciaire
Mon esprit est une fleur flétrie
Je n'ai plus rien à exposer
dans la galerie des sentiments
Je laisse ma place aux nouveaux-nés
sur le marché des morts-vivants
Je rêve tellement d'avoir été
que je vais finir par tomber

Je fixe un océan pervers
peuplé de pieuvres & de murènes
Tandis que mon vaisseau se perd
dans les brouillards d'un happy end
Inutile de graver mon nom
sur la liste des disparus
J'ai broyé mon propre horizon
& retroune à mon inconnu
Je rêve tellement d'avoir été
que je vais finir par tomber

Déjà je m'avance en bavant
dans les vapeurs d'un vague espoir
L'heure avant l'aube du jour suivant
est toujours si cruellement noire
Dans le jardin d'Eden désert
les étoiles n'ont plus de discours
& j'hésite entre un revolver
un speedball ou un whisky sour
Je rêve tellement d'avoir été
que je vais finir par tomber


HFT Je t'en remets au vent


HFT chante François Béranger

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