mercredi 9 décembre 2015

Discours d'un amnésique.


Bonjour, je m'appelle ? ? ? ? ?  Je ne sais plus qui je suis, j'ai oublié mon nom.

Malgré tout, je viens livrer ici un témoignage jugé nécessaire.
A la suite d'un immense choc, reçu au coeur même du plexus cervical en ce dimanche 6 décembre 2015, je fus frappé d'une amnésie partielle, qui je l'espère, ne sera que provisoire. Mais peut-être cette amnésie s'avère plus ancienne. Certains m'ont susurré qu'elle pouvait provenir d'un traumatisme dû à la chute d'un énorme jackpot survenu vers 2008 dont j'ai oublié la cause. Pourtant je me souviens avoir un peu vécu à Los Angeles.
Aujourd'hui, je vous écris depuis Londres.
Cependant, malgré mon chemin de globe-trotter, le brouillon de ma mémoire  n'a pas totalement effacé mes racines de ch'timi. Y paraît même que j'ai fait rire des gens, un peu comme Dieudonné quoi !
C'est donc depuis Londres que j'ai ajusté ma lorgnette pour scruter du côté des beffrois et j'ai vu. Oh ! j'ai vu l'horreur ! Et c'est donc depuis Londres que j'en appelle à vous, comme Le Caudillo l'a fait à la télévision française au lendemain de ce jour noir.

Vous mes amis, mes voisins, mes compatriotes, vous avez voté pour ce parti peuplé de gens malfaisants, égorgeurs d'enfants, mangeurs de fromages gluants et buveurs de vins mauvais, certains seraient même zoophiles ou, pire encore, cathos-réactionnaires.
N'entendez vous pas le bruit des bottes, le claquement du fouet qui va vous déchirer le dos et le sinistre grondement des tambours.
Il faut vous réveiller mes amis ! Il est encore temps de dire non au fascisme, de brûler les bulletins honteux, de mettre dans les enveloppes prévues à cet effet les seuls et uniques petits papiers recommandés par le secrétaire général du Camp des Délices, dont je suis sûr, vous faites partie.
Ecoutez la Voix du Nord, de ses amis et de la sagesse. Non la presse d'état n'est pas orientée ni conditionnée, elle est libre, sa neutralité est garantie je vous l'assure. Ce ne sont pas ces quelques petites piécettes qui pourraient corrompre nos journaux assermentés.

A ma connaissance votre région n'est pas des plus malheureuses, peu de chômage, pas ou presque pas de pauvreté.
Il y a bien, ici et là, quelques immigrés, mais ils sont inoffensifs et bien intégrés.
La frontière avec nos amis Belges est hermétique à toute menace.
Vous habiteriez dans le sud de la France, je comprendrais votre peur, votre révolte ; mais ici dans la région Nord-Pas-de-Calais, tout a été prévu pour votre bonheur.
Vous êtes des gens de coeur ne me décevez pas car je vous aime comme vous m'aimez.

Et douk'c'est qui prind s'bière s'ti lal ?(je vous laisse traduire)

On me parle de Calais ! Si j'ai vu Calais ? Mais évidemment ! Et je vous le dis, il ne faut pas confondre immigrés et migrants.
Les immigrés sont appelés à rester, à s'installer et a nous faire profiter de leurs coutumes, de leur culture. Le migrant, comme l'indique son nom, n'est qu'un étranger de passage.
D'ailleurs tous ces gens installés provisoirement à Calais sont appelés à passer en Angleterre, c'est leur désir et pourquoi pas l'Angleterre ? Ce n'est qu'une question de patience. J'y suis bien arrivé, moi, en Angleterre. Comme eux, j'ai galéré, mais j'ai réussi et je sais qu'eux aussi réussiront.

Pourquoi j'ai quitté la France ? Quelle question ridicule, tout le monde sait pourquoi on quitte la France, demandez plutôt aux migrants !
Si je suis de gauche ? La main sur le portefeuille coeur, bien sûr que je suis de gauche, tout le monde est de gauche et heureusement d'ailleurs, car jamais le fascisme ne pourra passer chez nous.


Je confirme donc avoir une confiance absolue dans la politique du gouvernement.

DD

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